C’est normal que les jeunes soufflent un vent nouveau. De tout temps, cela est vrai.
Que Camille Etienne dise « réveillons-nous » ou que Stéphane Hessel dise « Indignez-vous » pour moi le message est quasi le même venant du jeune ou du vieux. L’opposition entre les générations n’est pas là, il s’agit d’une prise de conscience qui est indépendante de l’âge.
Psychologiquement la jeunesse n’est pas « cristallisée » en elle-même et sa pensée s’ouvre au temps des changements. La vieillesse révèle très souvent une « cristallisation » du soi dans le temps. C’est la différence.
Les jeunes sont surprenants je dois dire mais nous savons que les idéaux du début se fracassent sur le mur de la réalité. L’effort pour « hisser haut les idées » durant toute sa vie n’est pas une sinécure, un idéal de jeunesse est louable, une expérience répétée au quotidien pour maintenir vivant c’est idéal c’est autre chose. L’énergie d’une idée est aisée à manipuler, l’énergie de l’expérience vécue en adéquation avec ses idéaux... C’est encore autre chose alors soyons clair, il ne s’agit pas du même ordre de grandeur énergétique.
« C’était il y a longtemps, au soir de mes 20 ans, au matin de mes rêves... »
HK et les rallumeurs d’étoiles : https://www.youtube.com/watch?v=FOBptbOgZhM et dans son dernier album (Petite Terre) il dit :
« ni les rois ni les rats auront raison des fous ». Mais aussi « C’était il y a longtemps, au soir de mes 20 ans, au matin de mes rêves... »
Dans ce monde là maintenant, les fous « rallument les étoiles » et les rois sont des rats !
La différence entre jeune et vieux à l’aube du IIIe millénaire réside dans l’expansion de la technologie au service (malgré tout) de l’unité au sein de l’humanité. De la conscience de soi à la conscience de groupe, ce n’est pas le même paradigme social, de l’individualisme à l’holisme voilà la nouvelle civilisation... Avant, la jeunesse croyait au futur de la société maintenant non, la prise de conscience est dure mais ils sont forts tout en attendant de nous (les vieux) un éclairage perspicace et sans détour pour « œuvrer dans les zones sombres » d’une Terre en déroute (climat) et au sein d’un modèle social écœurant (politico-financier). Que reste-t-il comme espoir ? Le changement certes, mais les structures étatiques sont trop puissantes maintenant, alors changeons en nous-même déjà ! Et peut-être qu’un jour nous soyons suffisamment nombreux... Mais ceux qui veulent changer les formes sociales sans changer en eux-mêmes se fourvoient comme tant d’autres et de tout temps, ..., qu’il soit jeune ou vieux.