« Mais, ton père aussi est responsable du désastre écologique. Les élites de l’après-guerre l’ont encouragé à reconstruire un pays ruiné et à fonder une famille nombreuse pour faire le boulot à la pelle. Ton vieux aura travaillé bien plus de 35 heures par semaine. Il est mort maintenant et ta mère termine sa vie dans un ehpad. Il paraît que tes parents ont profité d’une vie bien plus facile que les jeunes d’aujourd’hui, tu le crois vraiment boomer ? »
« Tu as entendu le vieux, car le ont c’est toi, tu était là et donc complice par ton laxisme écologique. Et maintenant cette jeunesse te reproche de n’avoir rien fait pour empêcher un avenir infernal à nos jeunes. »
« Une poignée de boomers », je ne le comprends personnellement pas comme la génération dans son ensemble.
Maintenant, oui, j’ai eu la chance de naître dans une famille pas bourgeoise mais « nombreuse » qui - histoire de nous initier à l’autonomie (consumériste) - bénéficiait dans son adolescence d’un peu d’argent de poche et était encore assurée lors de son arrivée sur le marché du travail de la perspective d’un quasi-plein emploi.
Et oui, quand je me suis moi-même retrouvé beau-père, il n’a pas toujours été évident de maintenir un cadre structurant pour ma belle-fille, la culture de l’enfant-roi - dont est directement issue la génération Y - étant alors proclamée à l’unisson dans la pub assénée sur tous les programmes TV à destination de cette future génération de consommateurs.
Ceci dit, tant du fait d’une éducation (chrétienne) à la parcimonie, au partage et au respect du vivant qu’à une conscience écologique et situationniste présente dès les années ’70 (René Dumont, Raoul Vaneigem et son « Traité de savoir-vivre à l’usage
des jeunes générations », L’an 01 de Gébé, ...) et aux limites une fois sur les « rails » de mon propre pouvoir d’achat, je ne me suis jamais - même durant les années fastes précédant ma mise au rebut du fait d’un « burn-out particulièrement dévastateur - permis de »folies« , hors deux ou trois voyages, un véhicule, un smartphone et une connexion internet en guise de »petite lucarne« , ...
Alors oui, convenons que les perspectives d’avenir ne sont guère enthousiasmantes — bien moins encore que dans ma jeunesse -, que ce soit pour une planète éhontément pillée et ravagée pour les profits à court terme de la nouvelle aristocratie mondialiste, que ce soit pour les êtres minéraux, végétaux, animaux ou humains destinés à y survivre, qu’ils soient de la génération montante ou de nos anciens, ...
Et, quand bien même certains me taxeraient d’utopisme, je ne peux qu’espérer que la »génération Y« soit - hors carriérisme dans la bien-pensance culpabilisante, boboïsante et branchée - plus efficace que les »boomers" dont je fais partie à y remédier, puisqu’il ne s’agit jamais que de notre avenir à toutes et tous, présents et à venir.
Bien à vous, en vous présentant mes cordiales salutations ! 