Samedi 3 octobre 2020 :
La virologue Christine Rouzioux :
« Il y aura sans doute une troisième et une quatrième vague »
Invitée vendredi de "Sans
Rendez-vous", la virologue Christine Rouzioux, membre de
l’Académie de médecine, a dit craindre "une troisième et une
quatrième vague« . »On ne sait pas du tout comment on
pourrait faire disparaître ce virus, sachant que tous les virus
respiratoires reviennent chaque hiver", s’est-elle alarmée.
La situation sanitaire en France, face
au Covid-19, continue de se détériorer rapidement. Si pour
l’heure seule la métropole d’Aix-Marseille est en alerte
maximale dans l’Hexagone, le ministre de la Santé, Olivier Véran,
a adressé un avertissement à Grenoble, Toulouse, Saint-Etienne,
Lille et Lyon, où les indicateurs sont désormais au rouge.
Mais pour Christine Rouzioux,
professeure de virologie à l’université Paris-Descartes et membre
de l’Académie de médecine, le nombre de contaminations devrait
continuer de bondir. "Je pense que l’on est au pied de la
deuxième vague", a-t-elle estimé au micro de Sans
Rendez-vous, l’émission santé d’Europe 1. "Pour moi, il y aura
sans doute une troisième et une quatrième vague",
ajoute-t-elle. "On ne sait pas du tout comment on pourrait faire
disparaître ce virus, sachant que tous les virus respiratoires
reviennent chaque hiver, en même temps que les virus grippaux",
indique cette spécialiste.
"Celui-là semble beaucoup moins
se transformer et muter que les virus grippaux qui obligent à
changer de vaccin chaque année", relève toutefois Christine
Rouzioux. Une bonne nouvelle donc, puisque la stabilité du
coronavirus pourrait faciliter l’élaboration d’un vaccin. "Avec
le Covid, on aurait un vaccin qui pourrait éventuellement être
monomorphe." En clair, le vaccin n’aurait pas à être
reformulé à chaque saison pour rester efficace.
Néanmoins, la brève durée de
l’immunité développée après une infection laisse croire qu’il
faudrait plusieurs vaccinations avant qu’un individu puisse
acquérir une résistance satisfaisante contre le virus. En mai, une
étude menée par l’université d’Amsterdam sur dix hommes
concluait notamment à une "courte durée préoccupante de
l’immunité acquise protégeant contre les coronavirus",
n’excédant probablement pas les six mois.
"Pour prouver l’efficacité d’un
vaccin, il faut qu’il induise une bonne immunité contre le virus,
mais surtout qu’on démontre qu’il protège d’une infection. Ce
n’est pas la même chose d’avoir un peu d’anticorps et être
vraiment protégé d’une infection", insiste Christine
Rouzioux. "Sur ce point, les signaux ne sont pas très bons, car
dans les infections à coronavirus, l’immunité ne persiste pas
beaucoup, trois à six mois. Il faudra sans doute des vaccins avec
revaccinations", c’est-à-dire avec une série de rappels.
https://www.europe1.fr/sante/coronavirus-il-y-aura-sans-doute-une-troisieme-et-une-quatrieme-vague-3995799