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Commentaire de I.A.

sur Vous avez bien dit caricature ?


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I.A. 20 octobre 2020 21:49

Bonjour

Votre texte balance entre le « ni oui ni non ». Moi, je n’apprécie pas trop les tergiversations.

Alors bien sûr, que la vie en « communauté » reste bénéfique à tous. Mais les compromis qu’elle implique servent trop souvent de bénédiction à des comportements indignes. Je parle ici d’attitudes impunies, principalement en raison de leur caractère public ou distant, qui les rend tout à fait impersonnelles.

Ainsi, brûler un gros billet sur un plateau de télévision est forcément discutable, mais réalisable, puisque indolore et anecdotique. Tandis que perpétré parmi des indigents faisant la queue pour la soupe populaire, ce même geste s’avérerait risqué pour son auteur, dans la mesure où il provoquerait – enfin ! – des réactions logiques, spontanées, légitimes.

En fin de compte, exhibitionnismes vulgaires et viles provocations, même controversés, se révèlent possibles s’ils sont couverts par la présence d’un large auditoire. Tandis qu’au milieu des bois, en rase campagne ou au fond d’une impasse, ces mêmes excès se contiendraient soudain, finalement conscients d’attiser des flammes dont seule l’existence d’honnêtes témoins les préserve…

Le comble étant qu’une société est précisément fondée sur des valeurs communes, lesquelles incluent, déjà habituellement, des écarts de conduite circonscrits par la dignité humaine.

Malheureusement pour nous, la bousculade démographique et les nouvelles technologies ont constitué une association explosive : en décuplant l’audience elles l’ont tirée vers le bas, de même qu’en médiatisant les surenchères bêtes et méchantes elles les ont encouragées (exemple, le Covid-Circus). Adultes, ados, célébrités ou inconnus ne se privent plus pour humilier ou défier, soit par écrans interposés, soit par-devant les foules – quand les ripostes de leurs victimes ne peuvent être que diluées, biaisées ou rapetissées par les mêmes vecteurs de communication, par l’omniprésence des témoins ou par la sacro-sainte liberté d’expression.

Dans notre obsession à vouloir éradiquer à tout prix les éclats de voix et les représailles physiques, nous avons galvanisé l’avènement de l’hypocrisie et des lâchetés. Et leur avons donné de tels moyens pour s’affirmer, qu’elles sont désormais en mesure de frapper à distance respectable !

La salubrité des vrais réflexes a été remplacée par l’obséquiosité des réactions convenables, lorsque celles-ci sont seulement possibles. D’où tant de fusillades vengeresses, de suicides solitaires et de crimes furtifs. En étouffant les saines ripostes, nous en avons engendré d’autres, quant à elles hystériques, désespérées ou perverses.

N’était-il pas inévitable que nos semblables commencent à se bouffer le nez, quand chacun s’escrime à sortir du lot comme il peut ? Dans une telle logique d’escalade, ce sont les émotions qui font recette, promouvant moqueries et sarcasmes autant que gaffes, tragédies et indiscrétions…

Sous la pression démographique, notre vernis socio-professionnel est tout simplement en train de s’effriter (exemple, les réanimateurs et autres urgentistes, qui veulent soumettre la population à la petitesse de leurs moyens !)

Comme vous dites, il y avait tellement d’autres caricatures à montrer à des mineurs, et qui n’auraient pas, pour la énième fois, opposé l’islam à la laïcité...


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