@Gollum
« Le
paradoxe est que cette sentimentalité chrétienne, omniprésente et
laïcisée, se permet de juger l’AT, du coup perçu comme
contradictoire avec l’enseignement du Christ, en voilà un
retournement de situation. »
Ce
n’est pas faux
Pour
le reste : ce sont les Grecs qui sont moraux et la Bible qui est
amorale (ce qu’on lui reproche sans cesse). Il n’y a pas plus
moral que Platon, la morale est la valeur suprême chez lui. Et le
moralisme de l’Église (que je ne conteste pas) vient plus de
Platon, d’Aristote, de Cicéron, etc., que de la Bible.
Et
c’est bien des sciences que provient la sentimentalité
contemporaine, non du christianisme. Regardez les mangas, société
nippone, ultra-techniciste, virile autrefois, sentimentale
aujourd’hui, sans que le christianisme y soit pour rien, mais bien
l’esprit matérialiste occidental. En ramenant tout à la
matérialité, l’esprit scientifique (sommaire, je vous le concède)
a fait de la vie et du plaisir les valeurs suprêmes, de la mort et
de la souffrance le scandale absolu. Dans un sens c’est un progrès.
Mais pour la pensée, c’est destructeur. Les notions mêmes de
« concept », de « valeur », de réalité
objective indépendante de l’expérience sensible, sont devenues
complètement incompréhensibles. Taverne essaie (maladroitement) de
subsumer le réel sous de grands concepts abstraits, et il se fait
renvoyer dans les cordes par tout le monde, vous le premier.
Enfin,
oui, une sensibilité esthétique fait partie du bagage nécessaire
pour comprendre le passé et le présent. Vous n’en êtes pas
complètement dépourvu d’ailleurs.