@velosolex
Si je parle de Paulette et de la BD, c’est que tous les scénarios foldingues et apocalyptiques, qui constituent actuellement le chœur de notre vie, entre covid et islamisme, avec des dictateurs dingos, ont été plus ou moins scénarisés comme des utopies dans les années 60 et 70.
Paulette, aimable muse oubliée, a été la préfiguration de l’époque actuelle. Les caricatures sont sorites de leur boite, avec un masque de covid maintenant sur le nez...Dans « ras le bol ville », l’héritière passe une annonce pour filer son fric à tous ceux qui veulent le prendre, en ont besoin, au grand dam des actionnaire qui vont chercher à la tuer. Elle fonde une utopie « ras le bol ville », ou l’argent de dingue coule à flot, menaçant les structures de la société ; Un sorte de barbouze déguisé en hippie va s’introduire, et comme dans l’affaire du raimbow warior, plus tard, va déposer une bombe ;.....
« Si, dans un premier temps, la bande est conçue uniquement pour de la presse, la reprise des épisodes en albums amène à calibrer autrement les scénarios. Le feuilleton échevelé se calme en 1973, avec Ras-le-bol-ville, un récit développé sur 63 pages. Paulette et Joseph assistent à une projection de l’An 01, le film. La première adore, tandis que l’autre n’a évidemment vu qu’une « bande de barbus crasseux qui ne veulent rien foutre ». Gébé en personne, charmeur, vient les réconcilier. Surprenant leur conversation, un escroc qui ne vise qu’à s’enrichir incite Paulette à investir sa fortune dans la création d’une communauté libertaire dont la réussite pourra « foutre en l’air l’économie mondiale ». Une île paradisiaque est achetée. À grand renfort de panneaux publicitaires, les gens sont incités à rompre avec leur vie actuelle et venir s’y installer. Les lois sont remplacées par un principe unique : ne pas gêner les autres. Trouvaille cocasse, l’argent n’est pas aboli, mais distribué à volonté. Cette microsociété anarchiste est un succès, jusqu’à ce que le gouvernement français dépêche un espion pour tout faire sauter. Retour à la grisaille, aux horloges pointeuses, au tiercé, aux soirées télévision. Wolinski n’a pas l’optimisme d’un Gébé. Et pas son imagination politique non plus. »