Covid-19 : "On n’a plus le choix,
il faudrait reconfiner", alerte le professeur Eric Caumes.
Le chef du service infectiologie de
l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris estime que la France
a « perdu le contrôle de l’épidémie ».
"Le virus est tellement présent
parmi nous que là, je pense qu’aujourd’hui on n’a plus le choix, il
faudrait reconfiner", déclare Éric Caumes, chef du service
infectiologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, lundi 26
octobre sur franceinfo à propos de l’épidémie de Covid-19.
"On a perdu le contrôle de
l’épidémie il y a quelques semaines déjà, affirme le médecin.
Le Premier ministre l’a reconnu, le ministre de la Santé aussi".
Si la situation continue de s’aggraver
pendant quelques jours, "c’est tenable. S’ils estiment qu’elle
va s’aggraver pendant deux semaines, ce n’est pas entendable, pas
tenable, et dans ce cas, il faudra en tirer les conséquences le
plus vite possible".
Il voit dans le couvre-feu "un
pari risqué« . »Sur le plan épidémiologique, le
couvre-feu, ce n’est pas une méthode dont on connaît
l’efficacité". Il faudra attendre encore 10 à 15 jours pour
savoir, selon lui.
"Si on n’est pas efficaces du
tout, il faudra confiner, il n’y aura pas d’autres solutions
malheureusement", annonce-t-il.
Éric Caumes prend l’exemple des
« Irlandais et des Gallois », qui ont choisi de se
reconfiner "pour remettre les pendules à l’heure, permettre de
se réorganiser, arrêter la saturation du système hospitalier,
notamment des réanimations, ce qui va devenir de plus en plus
critique".
Éric Caumes alerte notamment sur la
situation actuelle dans les hôpitaux : "Bientôt, on aura plus
que des Covid dans nos lits de réanimation, on ne pourra plus en
charge correctement les autres malades si le système est saturé
par le Covid. Et il faut savoir que plus on attend tard pour prendre
les bonnes décisions, moins elles sont efficaces rapidement."
En attendant un potentiel confinement,
pour le médecin, "il faut diminuer nos interactions sociales.
Ce n’est pas très sympathique à entendre, mais malheureusement, il
n’y a pas d’autre solution. Diminuer nos interactions sociales, voir
moins de personnes, voir nos enfants, nos petits enfants en se
protégeant. Je sais que c’est compliqué mais malheureusement il
n’y a pas d’autre solution".
Le professeur plaide également pour
le télétravail, qu’on « n’aurait jamais dû arrêter » :
"Inciter les gens à abandonner le télétravail à la reprise
après les vacances en septembre, je pense que ça a été une
erreur. Il faut rester au télétravail le plus possible. C’est un
outil de lutte contre l’é