... et pour aller plus loin, (c’est gratuit, même si -ou parce que — personne ne me le demande) je suis convaincu d’un devoir moral d’alerter lourdement d’un grave danger de dérive (scientiste ?) par ce genre de position, apparemment inoffensive parce que uniquement verbale.
( N’ai-je pas déjà lourdement insisté sur ma conviction que la racine du Pouvoir politique, à partager démocratiquement, passe d’abord et essentiellement par les mots divulgués ?)
Le titre de la conférence de M. Etienne Klein était : « L’urgence du long terme ».
Qui n’aura pas tout de suite flairé le danger ?
Notre système politique Français n’est-il pas basé sur un stratagème de légitimation à court terme (par des mandats électoraux de 5 ans) qui a pourtant la prétention de décider du long terme ? ( a preuve, entre autres : les décisions ’sociétales’ engageant notre civilisation pour des siècles).
Valider une philosophie prônant une « urgence du long terme » risquerait bien de laisser entendre que ce long terme, spéculé aujourd’hui, et qui sera vécu par d’autres, devrait être traité politiquement comme est traité actuellement le court et le moyen terme d’aujourd’hui : selon la « dictature de l’urgence » ?
La mode ’philosophique’ d’aujourd’hui étant, selon l’aveu-même du conférencier , d’exhorter à un :
« croire au Progrès c’est accepter de sacrifier son présent personnel au nom d’un futur collectif » !
Alors, pour le coup, ramener la médecine au traitement ’scientifique’ d’un problème que seuls des experts scientifiques seraient en mesure d’appréhender en possédant, eux, les vérités scientifiques qui ne se votent pas ...
est-ce que cela ne ressemble pas un peu à une mise en marche intellectuelle vers la plus imparable des dictatures ?
(avec des électeurs qui se sacrifieront pour que des ’scientifiques’ puissent immoler les ’retardataires’ réticents à ce sacrifice sur l’autel du ’Progrès crédible et attractif’ )