Monsieur Gourvénec,
J’aurais beaucoup de choses à dire au sujet, autour, à
propos de votre double billet sur
Agoravox ainsi que de votre entretien avec Denis Robert.
Pour commencer, j’ai bien noté, surtout à vous écouter sur Le Media, que vous
exprimiez là une hypothèse, plutôt que vous n’y affirmiez une thèse, une
opinion, un fait que vous considéreriez comme établi. Soit dit en passant :
j’espère que cette précaution sera efficace pour vous préserver de tout mauvais
procès, formel ou sauvage ; le « ne
me faites pas dire ce que je n’ai pas dit » est un remède dont de vastes
méta-analyses n’arrivent pas à déterminer de façon concluante l’efficacité). L’expérience
quotidienne est à l’inverse riche en exemples de personnes qui aimeraient bien
être prises pour ce qu’elles ne sont pas…
Bref.
Si l’application de diagnostic psychiatrique à validité
individuelle à des groupes plus ou moins larges, n’étonne pas quand elle est
utilisée d’une manière métaphorique, imagée (ce qui me semble d’ailleurs très
fréquent dans le domaine politico-journalistique), il peut effectivement
surprendre que de tels diagnostics et
les étiquettes qui les accompagnent soient appliqués, comment dire,
sérieusement( ?), à des groupes sociaux.
Ça surprend et ça fait peur : car on en devine les
mauvais usages possibles.
D’autant que le syntagme « bouffée délirante » -peut-être
par sa simplicité quasi concréte- fait
peur !
Pourtant pas plus tôt que le 20 février 2020, un grand media
national, tout ce qui a de plus honorable (certes dans une précieuse émission
très singulière dans le paysage de l’audiovisuel public), j’ai nommé France Culture,
diffusait une émission n’hésitant pas à examiner en quoi un cross scolaire à
Morbier dans le Jura pourrait avoir constitué un bel exemple de « syndrome
psychogène collectif ». Les faits sont récents, ils ne remontent pas au moyen-âge !
https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/letrange-contagion-des-collegiens-de-morez
Certes, en l’espèce, c’est le terme plus édulcoré, de « syndrome
psychogène collectif » qui est utilisé. En attendant que soit élucidée la différence
entre ces deux étiquettes diagnostiques, lançons notre canne à pêche sur le web .
On trouve déjà un document de l’INVS : en2007 l’Institut
de veille Sanitaire ne craignait pas de publier un numéro épidémiologique hebdomadaire,
dont le titre en sa version anglaise est curieusement plus proche de ce qui
nous intéresse ici : mass psychogenic illness : acquired knowledge
and case studies.
On trouve aussi des considérations autour d’un syndrome du
(ou des) bâtiment(s) malsain(s). ( Wikipedia lui consacre une entrée : c’est
dire !).
Je relève avec intérêt, que le syndrome en question consiste
notamment en des difficultés respiratoires, et ce dans des espaces clos …
Espace clos, propice
à bien des complots ? Ah ! L’étiquette infamante de complotiste !
Mutual Atomic Destruction ?
Curieux que ce qui semble devoir souder les démocraties
contemporaines, servir de repoussoir aux journalistes, c’est ce qui justement ( ?)
édifia nos sociétés au sortir de seconde guerre mondiale puisque les deux
premiers chefs d’accusation du procès de Nuremberg furent le "plan
concerté ou complot« et les »crimes contre la paix".
Merci de votre judicieuse référence aux terrifiants (sic) propos
de Jacques Attali en 2009 ( cf son « Avancer par peur ») Ca m’invite à
repenser à la thèse que Naomi Klein développa dans la stratégie du choc. Ou au livre
du Dr Marc Girard, quasi votre confrère : « Alertes grippales »,
Dangles, 2009.
Juste une interrogation au sujet de votre mise au point lors
de votre entretien avec le très
estimable, vaillant et courageux Denis Robert. Vous y défendiez la vertu
de la sémiologie en avançant qu’un rhume est un rhume quelqu’en soit la
gravité, si le tableau clinique observé correspond à la définition
académiquement acceptée. Sur ce, vous n’hésitiez pas à dire que le/la
Covid (transgenre ou pas) n’était qu’un
rhume, rappelant au passage-avec un à propos salutaire mais que je crains vain-
que l’on peut mourir d’un rhume, que chaque années quelques personnes mourraient
de rhume.* Mais pour ce faire, n’avez-vous pas tenu compte des seuls signes strictement
cliniques, ignorant les signes apportés par les examens complémentaires ( IRM…)
montrant, eux, une détérioration tout à fait inhabituelle des vaisseaux
sanguins pulmonaires ( si j’ai bien compris ce que le Pr Raoult signalait pour
justifier physiologiquement la précocité de son traitement) ?
Si ce signe clinique complémentaire est absent du tableau
clinique des rhumes, coronavirus ou pas, et à suivre les principes que vous
avez-vous-même excipés, il faut exclure le/la Covid de la famille des rhumes,
non ?
Cordialement et impatient de lire la réponse que vous
jugerez utile d’apporter à ce commentaire d’un non-médecin.
* [De la même façon il pourrait être utile de rappeler si
- et en quel nombre -des sujets jeunes meurent chaque année de la grippe ou
doivent passer en réà. ; mais l’argument, comme tous, est réversible .
I.e. : le progrès n’est-il pas que ce qui était acceptable par l’ignorance
et la lâcheté hier, soit inacceptable aujourd’hui grâce à nos actions éclairées
par la science et animées par la vertu ?].