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Commentaire de Thierry Gourvénec

sur Covid-19 : les difficultés à admettre l'existence d'une bouffée délirante collective (2)


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Thierry Gourvénec Thierry Gourvénec 11 novembre 2020 17:48

Bonjour @ Senvatropant,

"le « ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit » est un remède dont de vastes méta-analyses n’arrivent pas à déterminer de façon concluante l’efficacité«  : je serais enchanté de connaitre les références de vos nombreuses méta-analyses.

 »il peut effectivement surprendre que de tels diagnostics et les étiquettes qui les accompagnent soient appliqués, comment dire, sérieusement( ?), à des groupes sociaux. Ça surprend et ça fait peur : car on en devine les mauvais usages possibles."

 :
un marteau peut tuer, cela n’a jamais été un motif pour en interdire l’usage.
De toute façon c’est ainsi : je ne vois pas par quel autre diagnostic l’on pourrait définir la rumeur délirante qui s’est répandue en France en mai 1969. A l’évidence dans ce cas précis il s’agit bien d’une bouffée délirante collective.
Dans certains autres cas cités, on peut tout à fait discuter du caractère aigu ou non du délire, et donc de la pertinence ou non de l’application du mot bouffée à leur endroit.
En revanche c’est une évidence que ce mot ne convient ni à la chasse aux sorcières, ni à l’antisémitisme nazi.

"Mais pour ce faire,[dire que la covid est un rhume] n’avez-vous pas tenu compte des seuls signes strictement cliniques, ignorant les signes apportés par les examens complémentaires ( IRM…) montrant, eux, une détérioration tout à fait inhabituelle des vaisseaux sanguins pulmonaires"
Quel que soient les résultats d’examens que vous apportez à un tableau clinique, les symptômes ou signes cliniques resteront les signes cliniques déterminant le tableau.
Ainsi la présence d’un écoulement nasal restera une rhinite ou rhume.
On parlera de rhino-pharyngite si le patient présente des signes pharyngés : douleur, etc...
On pourra en revanche distinguer les rhinites en fonction de tel ou tel autre signe associé. Mais elles resteront des rhinites.
Ça m’étonnerait beaucoup que les images IRM permettent de visualiser une détérioration des capillaires, ou même des vaisseaux de taille supérieure. Je crains que cette donnée soit à inclure dans le délire, comme une interprétation délirante.
Néanmoins les images anormales qui ont été signalées mériteront d’être analysées.
De toute façon j’espère qu’elles n’ont été réalisées que dans le cadre d’une suspicion de pneumopathie. Dans ce cas les images montrent également les signes de l’infection. Distinguer ces différentes images me parait étonnant. Mais je ne suis pas au courant des toutes dernières avancées dans le domaine radiologique.

Mais c’est bien la première fois je pense que des médecins demandent d’effectuer des IRM dans un rhume, si tel est bien le cas. Ce serait un remarquable signe de folie. Qu’une seule équipe de scientifiques le fasse pourquoi pas, dans le cadre d’une étude validée, mais en faire à toute personne, ce serait une pure folie. Il ne faudrait pas s’étonner dans ce cas des difficultés à maintenir à flot les comptes de la CNAM... Sans compter les effets secondaires de la technique, bien plus handicapants que la maladie elle-même (un rhume !)

Merci beaucoup pour les informations que vous apportez par ailleurs, et dont je vais prendre connaissance.


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