Bonsoir Vincent
belle initiative que cet article qui montre la dialectique en oeuvre
j’avais signalé la bataille entre deux camps dans cet article
https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/encore-un-lancet-gate-prochaine-228015
Cet article indique deux choses. Il confirme que la science et la politique se sont entremêlée et ce, à un niveau jamais atteint, comme en atteste le nombre de scientifiques impliqués dans la tribune du Lancet, face à la déclaration de Barrington. Au sein de cette opposition, j’ai mis en avant la question de l’immunité collective, qui sera centrale pour envisager une issue favorable. Pourtant, les signataires du manifeste de Snow affirment qu’il n’y a aucune preuve d’une immunité durable contre le SARS-CoV-2. Cet avis tranché traduit une dérive que l’on pourrait qualifier de lyssenkyste. Je dis bien « pourrait » car cette accusation est grave.
Le 15 octobre, la revue le Lancet a publié une tribune annonçant un consensus scientifique sur le cours de l’évolution pandémique, les mesures à prendre et surtout, la question centrale de l’immunité collective (Alwan, 2020). Que des scientifiques publient une opinion est tout à fait légitime. En revanche, qu’une revue titre sur un consensus nous interpelle. D’une part, il ne peut pas y avoir de consensus tant que des études de grande envergure n’ont pas été menées sur l’immunité, dans différents pays, en prenant en compte non seulement la séropositivité antigénique (immunité humorale) mais aussi et surtout l’immunité cellulaire reposant sur les cellules T (CD4 et CD8), qui constitue une excellente ligne de défense contre les infections virales.
Il n’y a de consensus sur l’immunité collective que celui auquel veulent croire les signataires d’une tribune placée sous le patronage de John Snow, grande figure de l’histoire de l’épidémiologie, l’équivalent d’un Pasteur, ayant œuvré pendant la première moitié du XIXe siècle. Le Lancet a relayé cette tribune qui par ailleurs, invite les scientifiques qui y adhèrent à la signer. Elle est désignée comme John Snow Memorandum. Déjà plus de 4000 signataires parmi lesquels Christian Drosten, virologue et par ailleurs monsieur Covid auprès de la chancelière Merkel. On dirait une armada de scientifiques et c’est le cas. Ce mémorandum a été signé pour contrecarrer une position alternative, celle de la déclaration de Barrington qui elle aussi, impressionne avec ses plus de 11 000 signataires. Précisions qu’elle a été publiée avant la tribune du Lancet. Précisons aussi que ces 11 000 signataires sont des scientifiques dans le domaine médical, auxquels se sont joints 30 000 praticiens et 500 000 citoyens.