Inatteignable pour moi, au contraire de Bach et Mozart.
Mais pas
pour des raisons philosophico-esthétiques. Etudiant violoniste, j’ai coincé
techniquement au niveau de son concerto, alors que j’avais passé l’obstacle
Bach (double concerto, sonates et partitas pour violon seul, pas toutes - pas la
chacone trop dure - ainsi que l’obstacle Mozart dont la sonate pour violon et piano
que j’affectionnais est beaucoup plus abordables techniquement que la Kreutzer
ou la Printemps). Passé 20 ans, on a divorcé mon violon et moi, je ne sais pas
pourquoi.
Même
mésaventure dans mes études. J’ai coincé sur la mécanique ondulatoire, j’ai rien
compris à l’équation de Schrödinger. Je me suis alors rabattu sur la technique basée sur la mécanique classique, plus abordable.
Comme l’aspect
humain m’a toujours intéressé, la relation de LvB avec son neveu, jusqu’à la
tentative de suicide de ce dernier, m’a troublé : qui était réellement LvB,
lui-même épris de liberté mais que l’on devine assez pesant avec son neveu.
Dans un registre moins dramatique, j’admirais (à défaut de comprendre ses
équations) le mode de vie de Schrödinger qui se déplaçait en train, pour se
rendre dans les congrès, accompagné de femme et enfants dans son compartiment,
sa maîtresse voyageant dans le compartiment adjacent. Cela lui a d’ailleurs
valu quelques ennuis dans sa communauté des physiciens de l’époque, mais il s’en fichait.
LVB et
Schrödinger, deux génies germaniques épris de liberté (pour eux-mêmes surtout, pas forcément pour neveu
et épouse).