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Commentaire de Séraphin Lampion

sur La scène de la NATIVITÉ est bien plus émouvante et attachante par ses traits apocryphes : l'ÉTOILE, le BOEUF et l'ÂNE, les 'ROIS' Mages


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Clark Kent Séraphin Lampion 22 décembre 2020 16:55

Les croyances populaires n’ont souvent pas grand-chose à voir avec la théologie et ses dogmes.

Par exemple, dans l’antiquité, pour s’assurer la protection des dieux, il fallait sacrifier une personne humaine. Des rites semblables existaient aussi chez les Aztèques au 14e et chez les Dogons du Mali, ainsi qu’au Dahomey (actuel Bénin).

Le christianisme a interdit les sacrifices humains, mais a continué à tolérer le sacrifice des animaux dits « chtoniens », c’est-à-dire ceux qui voient dans les ténèbres ou vivent sous terre, dans le royaume du diable.

Ce sont les chats et les chouettes qui ont payé le gros lourd de l’addition :

  • le chat, parce qu’on croyait que les sorcières se métamorphosaient la nuit en chat noir,
  • la chouette, parce que son cri était supposé annoncer une mort imminente.

L’Église catholique n’ignorait pas ces pratiques puisque, pendant tout le Moyen Âge, le chat apparaissait souvent dans les procès de sorcellerie, où il était accusé de participer aux sabbats. Pendant le Carême, on organisait des bûchers sur lesquels on brûlait des centaines de chats noirs. Après le rituel, les badauds récupéraient une poignée de cendres, qu’ils allaient répartir autour des maisons et dans les champs. Le dernier autodafé de chats a eu lieu à Metz, à la Saint-Jean, en 1777.

Or, pour les théologiens, l’aversion à l’égard des chats et des chouettes n’a rien à voir avec ces pratiques « magiques » (magie noire). Il se trouve que chez les Égyptiens, les chats étaient sacrés, et personnifiaient la déesse Bastet, et chez les Grecs, la chouette était l’animal sacré de la déesse Athéna, et pour supprimer les dieux païens, il fallait supprimer les animaux qui les symbolisaient. Les deux courants se sont donc fondus dans un curieux amalgame où les uns et les autres, les clercs et les fidèles, n’avaient pas les mêmes représentations ni les mêmes convictions pour une pratique convergente, comme pour l’âne, le bœuf, et les rois mages..


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