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Commentaire de Aristide

sur La scène de la NATIVITÉ est bien plus émouvante et attachante par ses traits apocryphes : l'ÉTOILE, le BOEUF et l'ÂNE, les 'ROIS' Mages


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Aristide Aristide 23 décembre 2020 08:28

@Séraphin Lampion

Le texte intégral que vous avez caviardé est là en pdf :

Si les croyances religieuses sont issues des dogmes de la théologie, les croyances populaires plongent leurs racines dans la sociologie,
l’anthropologie, l’ethnologie et l’astrologie. Elles peuvent aussi bien
découler du paganisme de l’Antiquité, que de la théorie dite des
« humeurs » ou de la théorie des « signatures ».
Contrairement à une idée reçue, le domaine des croyances populaires
est d’une extrême complexité, qui a souvent amené les historiens et les chercheurs à les balayer d’un revers de la main.
Beaucoup de visiteurs seront marqués par le cadavre momifié du
chat exposé ici. Dans l’Antiquité, pour appeler la protection
des Dieux, il fallait sacrifier une personne humaine. Les rites barbares
se sont perpétués chez les Aztèques au 14e siècle et jusqu’à une période contemporaine, chez les Dogons du Mali, ainsi qu’au royaume de Dahomey (un ancien royaume africain, dans l’actuel Bénin).
Le christianisme a interdit les sacrifices humains, mais a continué à
tolérer le sacrifice des animaux dits « chtoniens », c’est-à-dire ceux qui
voient dans les ténèbres ou vivent sous terre, dans le royaume du Diable.
De tous les animaux, ce sont les chats et les chouettes qui ont
payé le plus lourd tribut ; le chat, parce que l’on croyait que les
sorcières se métamorphosaient la nuit en chat noir ; la chouette, parce
que son cri au-dessus de la maison y annonçait une mort imminente.
L’Église catholique ne pouvait ignorer ces pratiques, car, pendant tout
le Moyen Âge, le chat fut victime d’un déchainement de violence
inouïe. Il apparaissait souvent dans les procès de sorcellerie, où il était
notamment accusé de participer aux sabbats. Dans beaucoup de villes
d’Europe, pendant le Carême, on organisait des bûchers sur lesquels
on brûlait des centaines de chats noirs. Les malchanceuses bêtes étaient enfermées dans un grand sac, au bout d’un mât surplombant le brasier.
Puis on coupait la corde, précipitant le sac et les chats dans les flammes du bûcher. Une fois la crémation terminée, chacun recueillait une poignée de cendres, qu’il allait répartir autour de sa maison et dans les champs. Le dernier autodafé de chats eut lieu en 1777 à Metz, à la Saint-Jean.
Mais la réalité de l’aversion de l’Église catholique à l’égard
des chats et des chouettes est toute différente. Lors de son
avènement, le christianisme voulut éradiquer toutes les croyances
issues du paganisme. Or, chez les Égyptiens, les chats étaient considérés comme sacrés, et personnifiés par la déesse Bastet. Et, chez les Grecs, la chouette était l’animal sacré de la déesse Athéna. Ainsi, pour supprimer les dieux païens, il fallait supprimer les animaux qui les symbolisaient.
Tous les rites et les objets de protection ont un fondement historique,
que ce soient les billets de protection, appelés « charmes » (du latin
carmina), les billets à avaler, ou les vierges à gratter.

 


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