Impossible de commenter votre article dans le fond, sans aucun doute intéressant, car faisant réfléchir sur soi et les autres, mais il soulève trop de particularités pour cela. Je me contenterai donc d’un seul point d’analyse. Les réflexions sur le sauvage, faisant référence à Diderot ou à Rousseau sont un peu datés. Levis Strauss il y a déjà 80 affinait le jugement, dans « tristes tropiques ». Je doute qu’il aurait été d’accord avec ces lignes ;
"le sauvage vit en lui-même ; l’homme sociable toujours hors de lui ne sait vivre que dans l’opinion des autres, et c’est, pour ainsi dire, de leur seul jugement qu’il tire le sentiment de sa propre existence. »
L’homme dit sauvage, est en fait extrêmement cultivé, comme Levi Strauss s’en rendra compte à leur contact, révisant ses jugements. Simplement les moyens d’analyse qu’on dispose à l’époque de Rousseau, et encore au début du vingtième, sont bien trop partielles, ethnocentrés, et liées à la politique. Il est hors de question de reconnaitre la valeur de civilisations qu’on veut asservir. Dans les civilisations dites primitives, tout individu n’a de sens en fait que par le groupe. Des valeurs qu’on retrouvait dans nos sociétés rurales. Des lois liées à la nécessité de s’unir, et qui faisait sens pour chaque individu, au niveau de son épanouissement personnel, et de son bonheur propre. Cette notion est en lien aussi avec les sociétés égalitaires, développant des liens d’attachement. L’individu segmenté, apparait dans la société moderne, développant l’individualisme, et le mythe de la réussite personnelle, méprisant les effets collatérales de ses actions, car croyant pouvoir s’affranchir du groupe. Un leurre qui a été potentialisé par le capitalisme, faisant récupération et profit de consumérisme en lien, mais qui nous a amené au désastre actuel