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Commentaire de Colombot

sur « Les médias progressistes » et le « numérique »


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Colombot 24 janvier 2021 15:28

Il y a quelques jours, j’ai été atterré en entendant un dialogue entre une ancienne responsable publique à la tête d’un lobby sectoriel et un journaliste. Celui-ci a suggéré que l’on devait encore progresser en matière de « data » pour le transport et la logistique, semblant impressionné par la traçabilité offerte par une « startup ». Elle a répondu qu’en effet, on ne parlait plus seulement de flux physiques, mais aussi de flux d’information...de traçabilité.... Ma propre question est la suivante : ce dialogue a-t-il été enregistré il y a 20 ans ? Cela fait bien longtemps que la traçabilité a été placée en tête des agendas, ce qui signifiait évidemment le traitement de données échangées entre les acteurs de la chaîne. La réglementation européenne en matière de traçabilité remonte d’ailleurs à 1993 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Tra%C3%A7abilit%C3%A9

Les journalistes et dirigeants radotent en matière de « numérique », continuant à s’enivrer de termes pédants qui ne veulent rien dire, comme « data », et obscurcissent leur compréhension des choses. Croit-on que les Anglo-saxons y mettent une quelconque magie, quand ils parlent de « données », à la différence des Français qui préfèrent « data » ? Ainsi, des contrôleurs de gestion et des mercateurs sont des analystes de données (« data analysts »).

Comment peut-on avancer si on recycle dans les discours des technologies largement répandues comme s’il s’agissait de technologies du futur, en les emballant dans des anglicismes pour fake « new » ? C’est ainsi qu’une professeure d’économie, spécialiste des télécoms, vient expliquer que l’ « on » n’avait pas compris le modèle des GAFA il y a 10 ans, alors que ces modèles économiques étaient largement décrits dans les revues spécialisées.

Où étaient d’ailleurs il y a quelques années ceux qui vantent aujourd’hui la « souveraineté numérique » ? Encore une fois, tant mieux si des petites françaises remplacent de grosses états-uniennes. Mais ça ne se passe pas comme ça. Il y avait déjà des petites françaises dans la traçabilité dans les années 2000. Mais aujourd’hui, la plupart des petites Françaises renforcent les grosses américaines car on est incapable en Europe de créer des technologies d’infrastructure. On reste toujours à la surface des choses, les trucs faciles.


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