@Pauline pas Bismutée
L’émotion est encore plus grande quand on est pas préparé. Je me souviens avoir été interpellé par des indiens en voiture, dans un village au sud de Madras, étonné de voir un européen ici. Ils m’ont proposé d’aller voir des temples, à une cinquantaine de kms. Je n’avais pas un rond avec moi, juste une laitière, car je revenais d’acheter du lait au paysan. J’étais pieds nus, en short,. Mais ma fois je me suis dit que c’était pour l’affaire d’une heure. On est arrivé ainsi aux temples de Mahäbalipuram. Un ensemble millénaire merveilleux, avec des sculptures étonnantes dansant sur les édifices.
Je ne m’attendais absolument pas à un tel choc. Le soir tombait. Un bouddha sculpté était allongé dans un petit temple qui s’enfonçait dans la mer. Je suis resté bien plus longtemps que prévu, j’avais perdu de vue mes indiens, et j’ai trouvé un bus bondé qui ma ramené au village. Le conducteur a accepté que je revienne le lendemain le payer. Tout le monde rigolait de me voir avec ma laitière à la main. Il semblait que l’atmosphère des temples influençait le comportement des gens.
En Grèce, ce ne sont pas les grands ensemble de temples qui m’ont le plus ébloui, mais davantage les cirques et les théâtres perdus parfois dans la nature, comme je traversais le Péloponnèse en vélo. Tel celui de Megalopolis, qui ne doit pas exister sur les guides. Le pèlerinage sur la presqu’ile du Mont Athos d’une semaine, marchant d’un monastère à l’autre, alors en total abandon, en 75 m’avait aussi impressionné.
Je me souviens d’un monastère où ne restait plus que dix moines orthodoxes russes, sur les 2000 qu’avait compté le monastère. C’était les derniers survivants, présent d’avant la révolution d’octobre 18. Au mur toute la famille impériale était accrochée encore dans des cadres poussiéreux. Le temps s’était figé depuis la révolution d’octobre.