On parle même de BAALgique. Si l’on en croit Diodore de Sicile (90-20 av. J.C.), historien grec romanisé et auteur de la “Bibliothèque historique”, les Carthaginois, après avoir été vaincus par Agathocle, tyran de Syracuse, qui avait mis le siège devant Carthage (310-307 av. J.C.), se seraient reprochés d’avoir sacrifié des enfants d’esclaves à leur Dieu, Cronos, les ayant substitués à leurs propres enfants, et auraient donc, en expiation et en compensation en quelque sorte, mais surtout pour arrêter les désastres militaires, offert deux cents de leurs enfants en sacrifice. Diodore décrit aussi la monstrueuse statue du dieu Cronos, qu’on identifia rapidement à Moloch, et dont les bras recevaient les corps des petites victimes, puis qui, en se tendant, les laissaient tomber dans la fournaise, imitant le geste de Thalos, le “robot” mythologique crétois qui lui aussi dévorait les sacrifiés par le feu. Hamilcar (290-228 av. J.C.), père d’Hannibal, aux prises avec les Romains en Sicile, aurait ordonné que l’on sacrifiât un enfant aux dieux “suivant la coutume des ancêtres” pour éloigner une épidémie qui décimait ses soldats. Ces mêmes faits sont relatés avec force détails, entre autres, par Clitarque d’Alexandrie (ive-iiie siècle av. J.-C.), Denys d’Halicarnasse (Ier siècle av. J.-C.), Plutarque (46-125 ap. J.-C.).
https://www.cairn.info/revue-etudes-sur-la-mort-2007-2-page-141.htm