Le Robert : « Projet concerté secrètement afin de nuire (à quelqu’un, à une institution) »
La définition du Robert est à moitié satisfaisante. Je le complèterais ainsi :
« Projet concerté secrètement dans le but de nuire ou d’en tirer un bénéfice au détriment de quelqu’un, d’ une institution, de la communauté. »
On ne peut pas parler de complot vs complotisme sans parler du discours officiel et des discours alternatifs relatifs aux tenants et aboutissants des faits.
Pour expliquer le fonctionnement des médias de masse, nous ne recourons à aucun moment à l’hypothèse d’une conspiration Noam Chomsky
« ... Les grands
médias présentent (alors) l’actualité internationale et sociale sous forme
d’une fable morale, à base d’affrontements binaires entre Bien (nous)
et Mal (les autres), de portraits de grands hommes (tantôt héroïques,
tantôt maléfiques), d’émotions successives propres à susciter la
compassion unanime et le consensus apitoyé. ... »
De fait, c’est le pouvoir et lui seul qui a besoin de faire appel à la notion de complot et par conséquent de complotisme, pour affermir son discours et discréditer toutes les versions alternatives.
La meilleure stratégie dont dispose le menteur c’est le discrédit ad hominem de celui qui tient un discours de vérité.
« Dans un univers où les positions sociales s’identifient souvent à des “noms”, la critique scientifique doit parfois prendre la forme d’une critique ad hominem. » (Pierre Bourdieu, 1975)