Certe, il existe des prédispositions à l’obésité, certe il existe des disfonctionnements généraux de l’organisme, comme il à eu de tout temps des obèses, des calvicies précoces, des rêgles douloureuses, des ménopauses plus ou moins faciles, des enfants très agités, des moments de la vie plus difficiles que d’autres, des conditions psychologiques éprouvantes (l’insécurité et la violence étaient bien plus présentent il n’y à seulement qu’un siècle de cela), mais cette tendance à vouloir médicaliser totalement la vie depuis l’avant conception jusqu’àprès la mort (cryogénisation), relève d’une inquiétante dérive sécuritaire face à l’essence même de l’acte de vivre. Tout ce qui arrive doit être sous contrôle et pris en charge par le corps médical pour son plus grand profit, la pathologisation systématique de tous les aléas du quotidien est fortement révélatrice d’un malaise bien plus profond qu’il serait peut être bon d’étudier en détail, car vouloir systématiquement confier au corps médical les conséquences de notre inaptitude à maitriser - du moins en partie - un comportement compulsif dommageable, un spleen passager, un dos plus raide car l’on veillit (pardon c’est un mot tabou ), pointe notre refus de (l’anormalité, la normalité), invite et laisse la porte grande ouverte à des dérives qui vont bien plus loin de la médicalisation outrancière - ne devait t’on pas détecter dès la crêche les futurs délinquants pour leur administrer un traitement psychotrope ? histoire d’inculquer dès le plus jeune âge, qu’à chaque problème rencontré au cours de la vie, il existe un médicament - il serait déraisonable et fort risqué de continuer à démissionner systématiquement face à ce qui est dans la plus grande majorité des cas, de notre ressort et uniquement de notre ressort.