Suite 4 : La Foi et la Raison Jean-Paul II
Chapitre IV - Les rapports entre la foi et la raisonLes étapes significatives de la rencontre entre la foi et la raison
L’encyclique rappelle le travail d’appropriation par l’Occident, aux XIIe et XIIIe siècles, de la philosophie d’Aristote (§ 39), l’un des plus grands philosophes de la Grèce antique.
Dans la théologie scolastique, le rôle de la raison éduquée par la philosophie devient considérable, sous la poussée de l’interprétation anselmienne de l’intellectus fidei.
Pour le saint archevêque de Cantorbéry, la priorité de la foi ne
s’oppose pas à la recherche propre à la raison. Celle-ci, en effet,
n’est pas appelée à exprimer un jugement sur le contenu de la foi ; elle
en serait incapable, parce qu’elle n’est pas apte à cela. Sa tâche est
plutôt de savoir trouver un sens, de découvrir des raisons qui
permettent à tous de parvenir à une certaine intelligence du contenu de
la foi (§ 42).
La constante nouveauté de la pensée de saint Thomas d’Aquin
L’encyclique rappelle que la foi et la raison ont fait l’objet d’études approfondies par saint Thomas d’Aquin au XIIIe siècle, notamment dans sa somme théologique.
Le drame de la séparation entre la foi et la raison
L’encyclique constate le drame de la séparation de la foi et de la raison depuis la fin du Moyen Âge :
« Dans le cadre de la recherche scientifique, on en est venu à imposer une mentalité positiviste
qui s’est non seulement éloignée de toute référence à la vision
chrétienne du monde, mais qui a aussi et surtout laissé de côté toute
référence à une conception métaphysique
et morale. En conséquence, certains hommes de science, privés de tout
repère éthique, risquent de ne plus avoir comme centres d’intérêt la
personne et l’ensemble de sa vie. De plus, certains d’entre eux,
conscients des potentialités intérieures au progrès technologique,
semblent céder, plus qu’à la logique du marché, à la tentation d’un
pouvoir démiurgique sur la nature et sur l’être humain lui-même. » (§
46)