Bonjour Fergus, comment ne pas partager votre indignation et
ressentir un mélange de patience obligée, de rage contenue nourrie du sentiment
d’être pris au piège que suscite au fond de nous une attitude qui semble structurelle chez
certains responsables politiques, haut-fonctionnaires
et agents des médias dans leur rôle de relais des informations et de la parole officielle, comme une fatalité
indépassable dans notre beau pays, qui consiste à se dérober devant des
attentes d’éclaircissements des situations et problèmes comme on pourrait s’y
attendre à propos d’un phénomène dont chacun voit bien que bien des paramètres
s’imposent à tous.
Une attitude qui s’hérite d’une génération à l’autre
visiblement. Assumer les difficultés et dire la complexité des choses, dire les
incertitudes, reconnaître les erreurs, expliquer les décisions, les contraintes et les priorités
retenues. Au fond nous responsabiliser en tant qu’adultes et citoyens. En
faisant appel avec respect aux comportements et attitude que la très grande
majorité d’entre nous pratique dans sa vie personnelle et professionnelle. Cela
me semble correspondre à une certaine conception de la vie civique et de la citoyenneté
qui habite les représentations de la classe politique, d’une partie de la haute
fonction publique et au delà, du monde des médias, responsables de l’information et animateurs de la culture-loisir en tous
genres.
Il y a quelques semaines (je n’ai pas eu le réflexe de noter
les références), un journaliste sur France Culture, tôt le matin, à l’heure où
des infos transpirent que l’on n’entendra plus de la journée, a passé sans plus
de développement un enregistrement des déclarations tonifiantes et rassurantes
de Brigitte Simonetta (présentatrice météo sur Antenne 2 en 86) qui
faisait son devoir ( et préserver son emploi aussi probablement en appliquant
les consignes du chef de la rédaction en lien avec la direction de l’information)
sur l’impossibilité des nuages de Tchernobyl d’affecter notre cher pays. Comme
un clin d’œil entre concitoyens.
Il serait temps de laisser ce vieux monde derrière nous.
( J’ai bien noté que cette fois-ci les journalistes de FI, aidés par les auditeurs,
étaient du côté de la vérité et de l’évidence)