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Commentaire de Christophe Claudel

sur Zemmour Président : l'esprit du taon


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Christophe Claudel Christophe Claudel 13 février 2021 19:56

@Jonas : Beau résumé.

En fait, ce que j’ai toujours reproché à Zemmour, ce n’est pas tant d’être un homme du passé (on peut être à la fois un avant-gardiste et un amateur du vieux monde), mais d’être un nihiliste.

Zemmour n’a jamais eu aucun projet et ne peut pas en avoir. Son livre Le suicide français est une déconstruction du déconstructionnisme, qu’il projette en leur reprochant sur les bobos soixanthuitards. Selon lui les baby boomers ex gauchistes ont détruit tout ce qui faisant « la France ». Cette France dont il rêve, qu’il n’a pas connue et dont il n’est pas issu. Et qui fonctionne pour lui comme un totem.

Face au vide actuel la nostalgie pour cette France rêvée apparaîtrait presque comme une solution de rechange aux yeux de tous les « patriotes » qui célèbrent la France en négatif, parce qu’ils se sentent exclus de ce monde en marche réservés à quelques happy fews. Alors ils se recroquevillent sur des rêves de gloriole passée et des mythes d’une France centre du monde adulée par celui-ci.

Virer les islamistes, arrêter l’immigration, restaurer l’autorité de l’Etat et mettre les voyous en prison, ça n’est pas un projet, c’est un préalable évident si l’on veut que le mot France ait encore une pertinence et un contenu. Ensuite il faudrait penser non pas la France comme un territoire qui n’est plus qu’un musée, mais la place et le rôle des Français, de la culture française, des idéaux portés par la France, les valeurs que ceux qui y sont attachés peuvent incarner au milieu de ce chaos magistral que nous préparent les mondialistes en guise de prélude à leur Nouvel Ordre Mondial.

La vérité c’est que la France n’existe déjà plus comme entité autonome. Ni comme territoire, ni comme état, ni comme peuple souverain, ni comme nation, ni même comme culture, puisque toutes les cultures se fécondent les unes les autres, ce qu’elles ont toujours fait, mais jamais avec une telle rapidité. Cette rengaine sympathique autour de « l’état-nation » n’est destinée qu’à se rassurer et à amuser la galerie. On est déjà passé à un autre paradigme. Et cela ne tient pas qu’à cette mondialisation honnie, mais surtout au vaste mouvement de changement de conscience, qui nous nous propulse de façon vertigineuse du statut de simples citoyens d’un état séparé des autres, à cette identité nouvelle non encore achevé de membres imprescriptibles d’une entité unifiée, interconnectée, congruente, qu’on appelle la conscience globale de l’Humanité.

Mais pour penser un tel basculement, il faut d’autres repères que ceux d’un polémiste rivé sur l’actualité et le nez dans ses vieux livres.


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