@arthes :
Vous
voilà victime sans le savoir non pas de mon mépris supposé pour les
poissonnières, mais de la forme la plus extrémiste du politically correct
anglo-saxon.
Avec ce nouveau concept tyrannique utilisé par tous les frustrés pour
culpabiliser leurs interlocuteurs et verrouiller tout débat : les micro-agressions.
Une micro-agression est une offense dont on accuse celui ou celle qu’on veut
réduire au silence et exposer à l’opprobre publique en prétendant être atteinte
dans son identité, son intégrité, mise en danger par des propos a priori
anodins.
J’utilise volontairement le féminin car ce sont en général des femmes qui
s’adonnent à ce genre de manipulations psychologiques aussi mesquines que pathologiques.
Par exemple la simple question « Where are you from ? » constitue
selon certains une micro-agression. Car en demandant à quelqu’un d’où il est
originaire, on suggèrerait qu’il n’est pas un Américain à part entière, mais juste
un sous-produit de l’immigration.
Cette forme de terrorisme moral totalement absurde peut aller très loin. Et
conduire à des formes de névroses collectives hystériques qui finissent par
empêcher toute véritable discussion, toute expression simple et directe d’une
opinion, et même toute affirmation identitaire qui risquerait d’être
interprétée comme contradictoire ou menaçante pour les autres.
Selon cette logique de la terreur et de culpabilisation permanente, un individu
acquiert de la valeur aux yeux du groupe à proportion qu’il s’identifie comme
une victime. Tous victimes, tel est son credo.
En me chicanant sur « la poissonnière de Saint-Cloud », vous me
faites évidemment un faux procès. Vous faites mine de ne pas comprendre mon
intention (me moquer du style un peu hommasse et des prétentions bourgeoises de
Marine Le Pen), en m’en prêtant une autre intention que je n’ai évidemment jamais
eue : dire du mal des poissonnières que je haïrais.
D’un point de vue psychologique, il s’agit d’une projection. Et d’un point de
vue rhétorique, d’une manipulation.
S’il était besoin de vous rassurer sur mon sort, je n’ai absolument rien contre
le métier de poissonnier ni contre celles qui l’exercent. J’adore le poisson,
comme j’aime discuter avec les poissonniers/ères sur les marchés.
Quant à Mathilde Panot, que j’écoute et apprécie comme députée bien que n’étant
pas du tout sur la ligne politique de LFI, j’ai été l’un des rares à dénoncer
avec vigueur les attaques misogynes inqualifiables dont elle a été récemment
l’objet dans l’hémicycle, qui sont totalement irrespectueuses et indignes de la
représentation nationale.
Je comprends que vous soyez vexée, blessée, chaque fois qu’on caricature les poissonnières
comme des icônes de matrones vulgaires. Mais dans ce cas il faudrait interdire
beaucoup d’expressions de la langue française utilisées à contre-emploi. Comme
« nain » qui dévalorise les petites taille, « vieux » qui
stigmatise les personnes âgées, « autiste » qui méprise la souffrance
des personnes fermées sur elles-mêmes. Et pourquoi pas renoncer aussi à dire
« juif », « noir » ou « arabe », parce que dans l’esprit
tordu de certains écorchés vifs et autres simulateurs offusqués ces
qualificatifs seraient des insultes.
Ce qui reviendrait à rendre toute formule, toute figure de style, toute nuance
et toute expression utilisée au second degré inutilisables. Avouez que la vie
deviendrait vite sinistre à se flinguer.
Le langue de Molière n’est pas la langue de Shakespeare. Et la culture
française n’est pas la culture anglo-saxonne. Le français recourt plus
volontiers à l’ironie, à la caricature grossière, pour forcer le trait et faire
jaillir des paradoxes, des fulgurances drolatiques, plus à même de refléter un
point de vue qu’un long exposé ennuyeux comme celui-ci.
Si l’on suit votre logique castratrice, il faudrait aussi interdire Astérix.
Car j’imagine que le personnage de la poissonnière Iélosubmarine doit vous
ulcérer.
Il n’y a pas de sagesse et d’intelligence sans capacité à rire de soi. Sans
autodérision. Je m’y applique souvent, croyez-moi.
Le contraire de cette humilité des sages, c’est l’orgueil et la tyrannie des
cons. On en est là, ou presque. Les États-Unis y ont totalement cédé, et sont
aujourd’hui une nation décomposée, hyperviolente, au bord de la guerre civile.
Puisse les dieux du rire épargner à la France une telle calamité.
20/02 08:49 - Christophe Claudel
@Jonas : vous tombez de plus en plus bas. « Spécialiste de tout, spécialiste de rien » : (...)
20/02 07:07 - Jonas
@Christophe Claudel Votre carte de visite comme intervenant est un inventaire à la Prévert , (...)
18/02 17:42 - Christophe Claudel
@Jonas : Aucun argument à opposer, donc on insulte et on anathémise : un classique. Pour info (...)
18/02 01:51 - popov
@QAmonBra Je suis aussi exclu des articles de Bouliq (tagadaboumboum ou un pseudo comme ça) et (...)
17/02 10:48 - QAmonBra
@ popov (. . .)« Je n’ai jamais signalé le moindre article à la modération. »(. . .) (...)
17/02 01:33 - popov
@le qu’a mon bras Ceci dit, je ne suis pas certain de bien comprendre comment fonctionne (...)
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