@McGurk : "Je ne suis pas sûr que vous ayez conscience du problème
religieux dont vous parlez. Il n’est pas qu’un concept mais une réalité.
Pourtant, on a eu soixante ans pour l’analyser, le traiter et passer à autre
chose. "
Vous confondez comme beaucoup de personnes qui donnent de mauvaises réponses à
un vrai problème le « religieux » et le spirituel".
La France qui est le pays le plus rationaliste au monde devant la Corée du Nord
crève littéralement de son mépris et de son ignorance du spirituel. A une
époque où le paradigme rationnel dont elle fut l’un des berceaux est en crise
majeure et en passe d’être englobé par un autre beaucoup plus vaste.
Mais par « spirituel » il ne faut surtout pas entendre le
« religieux », ni même « spiritualité ». Le spirituel est ce
qui relève de l’esprit, de la conscience. Ici la Conscience collective. Et même
globale, à l’heure où la conscience de « l’humanité » émerge en tant
que conscience autonome unifiée. La spiritualité c’est l’ensemble des croyances
et pratiques qu’on partage à propos du monde de l’esprit (opposé à la matière).
Et la religion c’est une spiritualité fondée sur des croyances, des représentations,
une tradition faite de dogme, de rites, une morale ou une idéologie qui relient
à une Transcendance. Ou à l’Immanence dans le cas des sagesses orientales ou
des religions primitives.
Aujourd’hui la spiritualité en France, pays non seulement le plus rationaliste
mais aussi le plus individualiste au monde, est une affaire strictement
individuelle. Même si elle se pratique pour certains – Juifs, chrétiens, musulmans
notamment, au sein de communautés solidaires ou d’assemblées régulières. Dans
nos sociétés postmodernes, la spiritualité est même devenue l’inverse de ce
qu’elle est supposée être : un accessoire dans la panoplie des techniques de développement
personnel au service du confort corporel, psychique et moral. Et donc de l’ego
narcissique et autosuffisant. Un produit à consommer entre un cours de taichi
et une séance de massage aux pierres chaudes, comme les baies de goji, les
bâtons d’encens et les musiques de relaxation.
Qu’on soit clair : j’ai été 15 ans prof de taichi et 20 ans coach holistique :
je connais donc parfaitement ce marché à gogos.
Mais ce n’est pas avec ces recettes new age qu’on parviendra à élever la
conscience d’un groupe, d’une nation, a fortiori de l’humanité, vers une prise
de conscience collective et une participation active à une même entité qui nous
dépasse.
Les religions traditionnelles sont impuissantes à permettre ce "saut
quantique" de la conscience humaine. Car elles appartiennent à un
paradigme révolu : celui des mythes, que la rationalité prétend avoir évacué en
en inventant d’autres, de type scientistes. Les idéologies sont en effet à la
raison ce que les religions sont à l’esprit : des mythes rationalistes. Or
elles ont clairement prouvé leur faillite à précipiter le Bonheur pour tous.
Reste l’Eveil collectif, au seuil duquel nous hésitons mi-incrédules
mi-terrifiés. Entre deux écueils : la régression identitaire et fondamentaliste
(dont Marion Maréchal, comme Tariq Ramadan ou les gourous évangéliques de Trump,
sont des illustrations équivalentes) ; et fuite en avant dans le nihilisme
autodestructeur ou la plongée dans la paranoïa transhumaniste, qui représente
l’ultime avatar du rationalisme et du positivisme scientistes sur fond de
fétichisation de la technologie, au service d’une élite de « dieux »
autoproclamés.
On est loin de Zemmour : un simple nostalgique complexé bloqué au
paradigme politique, culturel et civilisationnel. Or le paradigme nouveau n’est
ni militaire, ni politique, ni économique, ni scientifique, ni éthique, ni
culturel, ni civilisationnel. Il est conscientiel (spirituel), quantique
(pleine conscience totalement unifiée et intriquée), avec une pensée post-rationnelle,
non dualiste, non formelle, acausale, non verbale. « Centaurique »
comme le dit le philosophe américain Ken Wilber.
Il faut cesser de vouloir échapper à l’angoisse d’exister en se soumettant à des
dieux, à ceux qui se prétendent tels, à des discours ou des idéaux fabriqués
par d’autres, à attendre des messies, des sauveurs ou E.T. Et apprendre enfin à
penser et vivre comme des dieux. C’est-à-dire détachés des déterminismes de
notre « incarnation » auxquels nous avons remis tous pouvoirs. Délivrés
de notre identification à la matière physique, qui n’a aucune réelle existence
et n’est qu’un vaste champ holographique d’expérience. Et donc réaliser
pleinement notre part « divine », créatrice sans limites, toute
puissante/ Mais sans volonté de puissance, sans nous crisper sur l’ego qui nous
fait craindre de « mourir » et de perdre en nous enfermant dans le
mimétisme. Et sans angélisme ou fuite désincarnée. Vivre totalement cette
condition passagère d’humains, sans nous identifier à cette dimension.
Vaste programme qui va bien au-delà d’un simple projet politique pour la France
ou pas la France. Mais qu’aucun ne pourra demain ignorer, à moins de conduire ceux
qui l’écoutent vers l’impossible retour à ce vieux monde déjà mort.
20/02 08:49 - Christophe Claudel
@Jonas : vous tombez de plus en plus bas. « Spécialiste de tout, spécialiste de rien » : (...)
20/02 07:07 - Jonas
@Christophe Claudel Votre carte de visite comme intervenant est un inventaire à la Prévert , (...)
18/02 17:42 - Christophe Claudel
@Jonas : Aucun argument à opposer, donc on insulte et on anathémise : un classique. Pour info (...)
18/02 01:51 - popov
@QAmonBra Je suis aussi exclu des articles de Bouliq (tagadaboumboum ou un pseudo comme ça) et (...)
17/02 10:48 - QAmonBra
@ popov (. . .)« Je n’ai jamais signalé le moindre article à la modération. »(. . .) (...)
17/02 01:33 - popov
@le qu’a mon bras Ceci dit, je ne suis pas certain de bien comprendre comment fonctionne (...)
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