"Or, le vote électronique
ne me paraît pas conforme à l’idée que je me fais de la démocratie qui
veut que tous les électeurs, même les plus ignorants, puissent avoir
confiance en la sincérité du vote, c’est-à-dire que leur vote soit
effectivement bien pris en compte tout en préservant son caractère
confidentiel. Avec un vote papier, tout électeur est en mesure
d’attester que les opérations se sont déroulées régulièrement. Avec un
vote électronique, c’est la confiance totale dans la machine et dans sa
programmation.«
Trop rare pour ne pas être souligné, je suis pour une fois bien d’accord avec vous : la seule procédure fiable de vote est et reste le vote papier, vérifiable par tout-e un-e chacun-e, contrairement à l’opacité de la machine, du programme qui l’active et des spécialistes nécessaires à la validation des opérations. Non seulement le vote papier est plus fiable, mais son prix est bien moins onéreux que celui des procédures de suffrage informatisées, nécessitant des machines rapidement frappées d’obsolescence en regard de la fréquence des suffrages.
Le suffrage électronique ouvre tout à la fois à la suspicion de possibles bidouillages algorithmiques — hors très coûteuses expertises, contre-expertises et querelles de spécialistes, pratiquement indécelables s’ils sont bien orchestrés — et aux incontournables joies des bugs informatiques !
Confinées, bâillonnées et maintenues sous couvre-feux, nos existences ont été déjà bien suffisamment virtualisées et niées depuis bientôt un an pour tolérer que notre suffrage citoyen s’y voie lui aussi réduit.
Hors exemplarité mutilatoire destinée à écraser toute contradiction des »gens qui ne sont rien« au service de classe et sa paupérisation d’une majorité de citoyen-ne-s assuré par notre très immature et narcissique petit Monarc , hors »état d’urgence" sanitaire déléguant toute décision à un très confidentiel Conseil de Défense dégagé de tout contrôle parlementaire, hors rompre le principe de laïcité républicaine en stigmatisant une part des Français-es du fait de leur foi pour mieux doubler les gars de la Marine par la droite, on veut croire qu’il existe d’autres urgences républicaines — le débat sur l’introduction d’une dose de proportionnelle, par exemple — qu’une modification subreptice des procédures électorales introduite par voie d’amendement.