@Octave Lebel
Propagande : une diversion qui en cache d’autres en 3
coups de dés.
Il s’agit de concentrer toute l’attention que l’on devrait
porter à l’Université et à la Recherche sur le fameux et fumeux « ’islamo-gauchisme »
grâce à l’invitation à un jeu médiatique bien connu, celui de l’improvisation collective
où des professionnels de la politique avec leurs mots, leurs clivages, leurs provocations
jette un défi rhétorique et sémantique sur
la place publique pour déclencher l’effervescence médiatique et nous diviser en
camps.
Parce que notre Université et notre Recherche sont mal en
point alors que notre pays n’a jamais en réalité été aussi riche si ce n’est la
parenthèse du covid.
Les 3 coups de dés :
- Disqualifier un adversaire dangereux (le seul en fait),
une gauche authentique qui cherche à se réunir en tentant de l’associer à l’islam
politique. Rien que cela. C’est gros, mais cela peut marcher le temps d’un coup.
Comme la politique au culot inaugurée par N Sarkozy.
- Attaquer l’islamisme en essayant d’y associer l’adversaire
précédemment cité afin d’échapper soi-même à l’examen concret de ce qui a été
fait et dit dans la durée ce qui est la
seule mesure qui vaille.
- Occulter
le débat sur le pilotage et les projets d’avenir de l’Université et la
Recherche où rien de bon n’est à exhiber par cette majorité en période de préparation électorale.
Un travail
persévérant commencé sous Sarkozy (JM Blanquer) consiste à rendre moins accessible l’Université, à déséquilibrer au profit du
privé la recherche publique et au nom de la rentabilité à court et moyen terme à
asphyxier la recherche fondamentale qui se fait ailleurs grâce en partie à nos
chercheurs expatriés.
Un certain
nombre d’entre-nous premiers de leur lignée à accéder à l’université, mis dans
les conditions actuelles, auraient en réalité peu de chance d’y parvenir
maintenant.
Parce que
certains pensent que dans une société qui a déjà ses hiérarchies intellectuelles
et sociales, une minorité bien choisie suffit. Et qu’un petit nombre issu de la
diversité des conditions sociales et de leur bon vouloir convient comme modèle
du mérite et de l’ascension sociale.
Trop de formation,
trop d’intelligence déployée leur apparaît comme un risque social de remise en
cause de leur domination économique et culturelle.
De même que
de permettre en dehors des hiérarchies sociales qui sont à la base des
hiérarchies économiques aux êtres
humains d’aller au bout de leurs capacités intellectuelles. Valoriser les
exceptions afin qu’elles restent exceptionnelles suffit largement pensent-ils.