@Jonas
Je vous comprends, Jonas. Effectivement le monde arabe est en retard,
mais cela ne signifie pas qu’il restera indéfiniment ainsi.
Les peuples évoluent, grandissent. Prenez Israël, le peuple juif a erré 2000
ans. Est-ce de sa faute ? Non ? Est-ce de sa faute s’il est juif et parce qu’il
a été juif qu’il a erré 2000 ans.
De même, les pays arabes, est-il de leur faute d’avoir été colonisés ? Non !
C’est la marche herméneutique du monde qui est ainsi.
Prenez l’Europe, hier grandeur aujourd’hui déclin nécessaire pour laisser la
place aux autres peuples de s’épanouir. La Chine, l’Inde entre autres.
Les petits pays vont être absorbés inévitablement dans 50 ans, 100 ans. Le
monde arabe va changer inéluctablement. Israël va disparaître, la Palestine
aussi, le Liban, l’Égypte, l’Iran et les autres pays. Ils ne pourront pas
rester des entités souveraines, elles n’en ont pas les moyens. Elles ne
pourront exister que dans une grande confédération d’Etats pour unir leurs
forces.
Aujourd’hui, c’est une étape transitoire. Demain les grandes puissances seront
la Chine, l’Inde, les Etats-Unis d’Amérique et d’Europe, les Etats d’Amérique
centrale et du Sud, donc quatre grandes entités mondiales. Le reste du monde
doit aussi se déployer sinon il sera dominé pour ne pas dire colonisé.
Et donc doit produire. Ce qui explique l’alliance des monarchies du Golfe qui
ont vu souffler l’onde de choc venue d’Asie et ces petits pays dont compris
qu’ils doivent mettre de côté leurs différends et unir leurs forces sinon ils
seront balayés par l’histoire. En clair, ils seront dominés.
Et Israël n’attendra aucun secours de l’Occident puisque, lui-même, sera sur la
défensive face aux deux mastodontes.
Donc Jonas, il ne faut pas rester fixé sur la situation d’aujourd’hui qui
est transitoire. L’Espagne n’a pas été pendant des siècles sous domination
arabe. La Sicile pendant deux cents ans. L’Europe encore barbare n’a-t-elle pas au
contact de l’invasion arabe une part de sa civilisation. L’humanité est en
perpétuelle transformation.
Donc, ce qui arrive entre dans les lois de la Nécessité que l’homme ne peut
l’appeler qu’ainsi. Ou si vous voulez, le hasard qui n’existe pas et la
nécessité qui existe, comme l’écrit Jacques Monod.
J’espère que vous comprenez Jonas.