@CHESNOT Anne
« Pourriez-vous préciser ce que vous voulez dire par « Les autres sont bien obligés de ne pas aller trop loin vis à vis de la hiérarchie dans l’entreprise ou vis à vis de la police dans la rue ! » ? »
bien sûr,
c’est en rapport à votre expression :
« une »non-participation-non-violente« aux actions allant à l’encontre de nos exigences fondamentales de sens, justice, paix et amour »
enfin si je la prends dans le sens « non-participation » « non-violente » (et non pas « non » « participation-non-violente » soit non à une participation à une action non-violente)
on peut en s’opposant à une hiérarchie de façon tout à fait non-violente aller à l’encontre de l’objectif de son management si cet objectif ne correspond pas à des valeurs de sens, justice, paix et amour vis à vis de quelqu’un ou d’un groupe. Mais dans ce cas on risque fort de se retrouver au mieux placardisé et habituellement « viré » (ou muté, dans le sens limogé).
Donc, pour les autres (ceux qui ne peuvent pas changer de vie et gagner moins d’argent, mais quand même assez...) l’action dans son coin, non collective ou sans un sérieux avantage dans son jeu (exemple : vous êtes un expert indispensable), rencontre vite ses limites dans l’entreprise.
Et pour ce qui est de la rue, si vous manifestez et que des black-blocs commencent à s’agiter dans votre voisinage, je ne saurais trop vous conseiller d’évacuer le quartier avant que ce ne soit vous qui preniez un vilain coup de tonfa, une balle de défense perdue ou un nuage de gaz et cerise sur le gâteau un tour gratuit en panier à salade...
Donc à part marcher « droit » et rentrer chez vous, vous n’avez pas trop d’autres solutions dans la rue.
Quant à « ne porter préjudice à personne »,
si « nos actions ont des conséquences », à une action peut effectivement correspondre une plus ou moins infinité de voies buissonnantes, mais dont les conséquences ne sont pas toujours perceptibles par l’individu solitaire.
Et lorsque il semblerait que « nous recherchons principalement la rentabilité financière dans notre façon de consommer » c’est que souvent on ne peut pas faire autrement. Car, pour une grande part de la population, ce n’est pas de la rentabilité qui est recherchée, c’est la simple possibilité de consommer.
Quant aux grands groupes qui « maintiennent » leur marge, il est quelque fois difficile d’y résister. Ex : mise ne place de caisses « gérées par la clientèle » et, à une heure creuse où il n’y a pratiquement personne dans le magasin, vous n’avez qu’une seule caissière avec 10 clients en file indienne... On tente d’y résister (à la suppression des caissières), on fait la queue, et puis au fil des semaines on s’aperçoit qu’on se fout de nous et on passe en caisse « à tout faire soi-même ».
Le système capitaliste est avant tout un porter préjudice (la concurrence : prendre une part de marché aux concurrents, invendus gaspillés, etc), avant d’être une élimination des canards boiteux (ceux qui auraient de mauvais produits ou un mauvais service) par la main du marché.
C’est pourquoi, ce qui me rapprocherais de votre démarche, je suis pour une société fraternelle, mais sans argent (ce qui nous éloigne).