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Commentaire de Jonas

sur Les fruits amers du christianisme


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Jonas Jonas 24 mars 2021 12:27

@pierrot « Pour faire simple je dirai que le christianisme n’a rien inventé mais est un néo platonicisme conquérant et très intolérant. »

« Tôt ou tard, l’homme essaie délibérément de faire pour lui-même les pires choses auxquelles il puisse imaginer. Il a le sentiment que les actes diaboliques extrêmes pourraient extorquer une espèce d’attention ou de réponse provenant de puissances diaboliques cachées sous la surface de la terre.
C’est la signification de la plupart des actes de cannibalisme à travers le monde.
Certaines formes de cannibalisme ne sont pas primitives, ni même des coutumes bestiales.
C’est artificiel, et même artistique. Une sorte d’art pour la gloire de l’art.

Les hommes ne font pas cela parce qu’ils pensent que ce n’est pas horrible, mais au contraire, parce qu’ils pensent que c’est horrible. Ils espèrent, dans le sens littéral, parvenir au sommet de l’horreur.
C’est pourquoi, il est souvent montré que les ethnies rudes comme les natifs Australiens ne sont pas des cannibales ; alors que des ethnies plus raffinées et intelligentes, comme les Maoris néo-zélandais le sont occasionnellement. Ils sont assez raffinés et intelligents pour se livrer à un diabolisme conscient de soi.

Mais si nous pouvions comprendre leur mentalité, ou même réellement comprendre leur langage, nous trouverions probablement qu’ils n’agissent pas par ignorance, mais comme des cannibales innocents.
Ils ne font pas cela parce qu’ils ne pensent pas que c’est mal, mais précisément parce qu’ils pensent que c’est mal. Ils agissent comme un parisien du Mouvement Décadent pendant une Messe Noire.
Mais la Messe Noire doit aujourd’hui se cacher, se terrer face à la présence de la vraie Messe. En d’autres termes, les Démons ont vraiment dû se cacher depuis l’arrivée du Christ sur Terre.
Le cannibalisme de ces barbares raffinés doit maintenant se cacher face à la civilisation de l’homme blanc.

Mais avant le Christianisme, et particulièrement hors d’Europe, cela n’a pas toujours été le cas. Dans l’Ancien Monde, les Démons erraient partout, comme des dragons. Ils pouvaient être positivement et publiquement intronisés comme des Dieux. Leurs monstrueuses images étaient élevées dans les temples publics au milieu de villes peuplées.

Et partout dans le Monde, ces traces peuvent être mises en évidence par des faits solides et frappants, curieusement négligés par nos modernes, qui nous expliquent pourtant à quel point les sociétés primitives et pré-évolutionnistes sont attardées, alors que c’est un fait avéré que les civilisations les plus évoluées dans le Monde représentaient les meilleurs endroits où les cornes de Satan étaient exaltées, non seulement devant les étoiles, mais à la pleine face du soleil.

Prenons par exemple les Aztèques ou les Amérindiens des anciens empires du Mexique et du Pérou. Ils étaient aussi évolués que la Chine ou l’Égypte, et leur civilisation à peine moins vivifiante que la nôtre.
Mais ceux qui critiquent leur propre civilisation n’omettant pas de faire leur devoir en condamnant ses crimes, ont une curieuse habitude de vouloir toujours idéaliser ses victimes.
Ils sont toujours persuadés qu’avant l’avènement de l’Europe, il n’y avait rien d’autre ailleurs que le jardin d’Eden.

Et Swinburne, dans son esprit de chorale des nations  »Songs before Sunrise« , utilise des expressions en parlant de l’Espagne et de ses conquêtes sud américaines, qui m’ont toujours frappées par leur étrangeté.
Il dit quelque chose du genre  »ils ont dispersé leurs péchés et leurs fils à travers un pays sans péchés« ou encore, à quel point ils ont »fait maudire le nom de l’homme, et trois fois maudire le nom de Dieu« .
Il est assez raisonnable qu’il puisse dire que les Espagnols sont des pécheurs, mais pourquoi le Monde des sud américains serait-il sans péchés ? Pourquoi suppose-t-il que ce continent serait exclusivement peuplé d’Archanges et de saints parfaits venus du Paradis ?
Mais lorsque l’on vient à penser ce qu’est réellement cette société, la remarque est plutôt amusante. Nous savons tous que ces prêtres sans péchés de ce peuple sans péché qui adorent des Dieux sans péchés ont accepté comme Nectar et Ambrosie pour leur Paradis ensoleillé, rien moins que des sacrifices humains incessants accompagnés d’horribles tourments.

On peut aussi noter dans la mythologie de cette civilisation amérindienne l’inversion des valeurs et l’apologie de la violence, opposées à l’instinct sur lequel Dante a écrit.
Une idole amérindienne était construite pour être aussi laide que possible, alors que l’image grecque était réalisée pour être aussi belle que possible.
Ils recherchaient le secret du pouvoir, en travaillant contre leur propre nature, et la nature des choses.
Il y avait toujours une sorte d’inspiration à graver dans l’or, le granit, ou dans le bois rouge-sombre des forêts, un visage où le ciel lui-même se briserait comme un miroir craquelé. »
« The Everlasting Man »(l’homme Éternel) - G.K. Chesterton p92-93


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