Le « double mutant » indien
est déjà arrivé au Royaume-Uni, en Irlande, Allemagne, Italie,
Espagne, Belgique.
Le variant indien, qui semble plus
contagieux, comporte plusieurs mutations qui inquiètent les
chercheurs
Les médias indiens le surnomment le
« double mutant ». Le variant indien est surveillé de
très près par les autorités, alors que la situation sanitaire se
dégrade rapidement en Inde avec près de 260 000 personnes
contaminées en seulement 24 heures lundi et une moyenne de 233 000
nouveaux cas quotidiens depuis une semaine.
Apparu en octobre 2020 près de Nagpur
dans le centre du pays, ce variant appelé B.1.617 serait responsable
d’environ 11 % des contaminations et d’une nouvelle vague en
Inde. Il serait aussi très présent au Royaume-Uni et se diffuse en
Allemagne, en Belgique ou en Irlande.
Quelle dangerosité ?
Ce variant est surnommé « double
mutant » car il contient deux mutations : une mutation
L452R, que l’on retrouve dans le variant californien et une autre
E484Q, qui est proche de la mutation E484K présente dans les
variants sud-africain et brésilien. Mais l’appellation de « double
mutant » est controversée. La souche B.1.617 comporte aussi
d’autres mutations qui préoccupent les chercheurs.
Pour l’instant, ce virus reste
majoritairement présent dans l’État du Maharashtra, où se
situent les villes de Nagpur et de Bombay. La prévalence du variant
serait de 55 % dans cet État, alors qu’elle oscille entre 2
et 10 % dans le reste du pays. « Il a l’air d’être
particulièrement contagieux, mais les études ne disent pas si sa
forme est plus grave que les autres », affirme
l’épidémiologiste Catherine Hill à 20 minutes.
« Certaines des mutations qu’il
porte ont été décrites dans d’autres lignées de variants et
pourraient être associées à une contagiosité plus élevée voire
à un échappement immunitaire » précise au Huffington Post
Samuel Alizon, directeur de recherche au laboratoire maladies
infectieuses et vecteurs du CNRS.
Quelle résistance aux vaccins ?
Si la contagiosité du variant semble
plus élevée, il faut encore rester prudent sur sa résistance aux
vaccins. « Personne ne connaît à ce stade la dangerosité du
B.1.617, ni sa résistance ou non aux vaccins », assure au
Monde Rakesh Mishra, directeur du Centre de biologie moléculaire et
cellulaire (CCMB). « A priori, l’immunité développée par
une première contamination ou par le vaccin paraît à même de
faire barrage à ce double mutant, mais cela demande confirmation « ,
ajoute-t-il.
Si le variant indien comporte plusieurs
mutations de virus, il n’est pas pour autant un recombinant de deux
autres types de virus. Le variant comporte « une mutation qui
le rend plus contagieux et une mutation qui le rendrait moins
accessible au système immunitaire. C’est-à-dire à la protection
vaccinale » explique à RFI le microbiologiste Patrick Berche.
Là encore, il faudra attendre avant d’en savoir plus.
Quelles mesures internationales ?
Face aux inquiétudes, le Royaume-Uni
vient d’interdire les voyageurs en provenance d’Inde, à
l’exception de ses résidents. Le gouvernement français réfléchit
pour sa part à mettre en place des restrictions. « Si nous
devons prendre une mesure sur l’Inde, nous la prendrons », a
affirmé Clément Beaune, Secrétaire d’Etat chargé des affaires
européennes sur Franceinfo.
https://www.sudouest.fr/sante/coronavirus/monde/covid-19-que-sait-on-sur-le-variant-indien-qualifie-de-double-mutant-2209216.php