néerlandaise, la perte de l’Indonésie luis a au contraire au
contraire été favorable.
En France, Raymond Cartier estimait que les colonies coûtent
trop cher et qu’il valait mieux « financer la Corrèze avant le Zambèze ». Il a
écrit dans Paris Match le 18 août 1956 : « Le colonialisme a toujours été une
charge en même temps qu’un profit, souvent une charge plus qu’un profit. Dans
les conditions et sous les servitudes politiques actuelles, c’est plus vrai que
jamais ».
En 1956, François Bloch-Lainé a expliqué dans « la zone
franc » que le système du « pacte colonial », s’était quasiment renversé au
bénéfice des pays d’outre-mer. Les importations étaient compensées par des
transferts de capitaux, majoritairement
publics et en provenance de la Métropole. Les crédits offerts de 1945 à
1962 soit 32,5 milliards de francs-or, ont représenté près de 10 % des recettes
budgétaires annuelles de la France, ressources qui n’étaient donc pas allouées
à la reconstruction du pays. Les contribuables (impots directs et indirects) payaient les
infrastructures qui ont permis aux colons (privés)
d’amasser des fortunes considérables.
De 1952 à 1962, l’Algérie qui représentait 20 % des
exportations des entreprises de la métropole soit 3 350 milliards d’anciens
francs avait reçu en parallèle 3 528 milliards de la part de l’état. Les
matières premières coloniales étaient achetées au-dessus des prix mondiaux
comme pour le vin Algérien avec un surprix de plus 25 %. Si cela permettait aux
industries traditionnelles de la Métropole d’écouler des produits à faible
valeur ajoutée sur les marchés protégés des colonies, en retour et en revanche,
cela affaiblissait la compétitivité globale de l’économie française et
retardait sa modernisation.
De Gaulle a dit de la décolonisation : « C’est un fait : la
décolonisation est notre intérêt et, par conséquent, notre politique ». La
France a dépensé dans ses colonies, entre 1945 et 1960, deux fois le montant
reçu des États-Unis au titre du plan Marshall. En 1984, Jacques Marseille
évaluait le déficit commercial de la France au profit de ses colonies de 1900 à
1971 à trois fois le montant des aides américaines à la France de 1945 à 1955.
Le développement actuel du capitalisme est indissociable d’un
abandon des colonies en tant que telles. Si les métropoles des anciens empires
coloniaux en profitent sans états d’âmes, ce n’est pas le cas des anciennes
colonies. Les grimaces de Macron ne sont destinées qu’aux naïfs.