@ Silence, on pique !
Suite 2
DISCOURS DU PRÉSIDENT DU CONSEIL DE GOUVERNEMENT DE LA GUINÉE FRANÇAISE À L’APPROCHE DU RÉFÉRENDUMMonsieur le Président, ous me permettrez de rappeler un passage du discours que j’ai prononcé à l’occasion de la visite récente d’un Représentant du Gouvernement Français, M. Gérard Jaquet, ancien Ministre de la France d’Outre-Mer.
Notre option fondarnentale qui, à elle seule, conditionne les différents choix que nous allons effectuer, réside dans la décolonisation intégrale de l’Afrique : ses hommes, son économie, son organisation administrative, et, en vue de bâtir une Communauté Franco-Africaine solide et dont la pérennité sera d’autant plus garantie qu’elle n’aura plus dans son sein des phénomènes d’injustice, de discrimination ou toute cause de dépersonnalisation et d’indignité.
En effet, le monde évolue rapidement et les impératifs de la vie moderne posent avec brutalité le problème du choix entre la stagnation et le progrès, entre la division des peuples et leur union fraternelle, entre l’esclavage et la liberté, enfin entre la guerre et la paix.
Pour l’Afrique Noire d’influence française, ces problèmes doivent être abordés avant tout avec un esprit réaliste, compréhensif. Notre coeur, notre raison, en plus de nos intérêts les plus évidents, nous font choisir, sans hésitation, l’interdépendance et la liberté dans cette union, plutôt que de nous définir sans la France et contre la France. Et c’est en raison de cette orientation politique que nos exigences doivent être toutes connues pour que leur discussion soit facilitée au maximum.
D’aucuns en parlant des rapports franco-africains situent leur raisonnement dans le domaine économique et social exclusivement, et concluent fatalement, compte tenu du grand retard des pays sous-développés d’Afrique, par l’apologie de l’action coloniale de la France. Ces hommes oublient qu’au-dessus de l’économique et du social il y a une valeur autrement plus importante, qui oriente et détermine le plus souvent l’action des homrnes d’Afrique ; cette valeur supérieure réside essentiellement dans la Conscience qu’apportent les hommes d’Afrique à la lutte politique, tendant à sauvegarder leur Dignité et leur Originalité et libérer totalement leur Personnalité. Qui ne sait aujourd’hui que les drames douloureux enregistrés dans l’histoire coloniale française en Indochine et en Afrique du Nord sont interprétés aussi différemment selon que l’on donne la suprématie à l’économie, ou que le Droit à l’indépendance, le respect de la Dignité des peuples sont considérés comme les bases les plus solides de toute association de peuples différents !
Aujourd’hui, en raison de l’évolution de la situation internationale et surtout du giganteque progrès du mouvement de décolonisation dans les pays dépendants, nous pouvons affirmer que la Force Militaire dirigée contre la Liberté d’un pays ne peut plus garantir ni le prestige, ni les intérêts d’une Métropole. Le rayonnement de la France, la garantie et le développement de ses intérêts en Afrique ne sauraient désormais résulter que de l’association libre des pays d’Outre-Mer. L’action économique et culturelle de la France demeure encore indispensable à l’évolution harmonieuse et rapide des Territoires d’Outre-Mer.
C’est en fonction de ces leçons du passé et des impératifs de cette évolution nécessaire, de ce progès général irréversible déjà accompli, de la ferme Volonté des peuples d’Outre-Mer à accéder à la totale Dignité Nationale excluant définitivement toutes les séquelles de l’ancien régime colonial, que nous ne cessons, dans le cadre d’une Communauté Franco-Africaine égalitaire et juste, de proclamer la reconnaissance mutuelle et l’exercice effectif du Droit à l’indépendance des peuples d’Outre-Mer. Certains attributs de Souveraineté qui seront exercés au niveau de cette Communauté devront se résumer en quatre domaines :
Défense
Relations diplomatiques
Monnaie
Enseignement supérieur
Un pays qui exclut toute interdépendance dispose de quatre Pouvoirs essentiels :
1.La Défense
2.La Monnaie
3.Les Relations extérieures et la Diplomatie
4.La Justice et la Législation
Nous acceptons volontairement certains abandons de Souveraineté au profit d’un ensemble plus vaste parce que nous espérons que la confiance placée dans le Peuple Français et notre participation effective au double échelon législatif et exécutif de cet Ensemble sont autant de garantie et de sécurité pour nos intérêts moraux et matériels.
Nous ne renonçons pas et ne renoncerons jamais à notre droit légitime et naturel à l’indépendance car, à l’échelon franco-africain nous entendons exercer souverainement ce droit. Nous ne confondons pas non plus la jouissance de ce droit à l’indépendance avec la sécession d’avec la France, à laquelle nous entendons rester liés et collaborer à l’épanouissement de nos richesses communes.
Le projet de Constitution ne doit pas s’enfermer dans la logique du régime colonial qui a fait juridiquement de nous des citoyens français, et de nos Territoires, une partie intégrante de la République Française Une et Indivisible. Nous sommes Africains et nos Territoires ne sauraient être une partie de la France.
Nous serons citoyens de nos Etats africains, membres de la Communauté Franco-Africaine. En effet, la République Française, dans l’Association Franco-Africaine, sera un élément tout comme les Etats Africains seront également des éléments constitutifs de cette grande Communauté Multinationale composée d’Etats Libres et Egaux. Dans cette Association avec la France, nous viendrons en peuples libres et fiers de leur Personnalité et de leur Originalité, en peuples conscients de leur apport au patrimoine commun, enfin en Peuples Souverains participant par conséquent à la discussion et à la détermination de tout ce qui, directement ou indirectement, doit conditionner leur existence.
13/05 00:58 - nemesis
@Cazeaux Le Yankee ne souhaitait pas que la France redevienne une puissance coloniale... quand (...)
12/05 19:51 - Cazeaux
@nemesis Témoignage intéressant et inédit. Surprenant à cette date car nous n’étions pas (...)
12/05 17:15 - nemesis
@Cazeaux Confidence récente d’Yves De Gaule, petit fils du Grand : « Karmitz Hoover, le (...)
12/05 10:13 - L’apostilleur
@Cazeaux « ...le mémoricide qui consiste à nier le crime... » Tout est dans la mesure. (...)
12/05 05:05 - Cazeaux
@Silence, on pique ! Si vous lisez le texte originel de la Constitution, celui soumis au (...)
12/05 01:49 - Cazeaux
@QAmonBra Il convient de ne pas tout confondre. L’hostilité au nazisme ne saurait lui (...)
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