@nemesis
Vous avez parfaitement raison. Les Algériens de souche berbères, devenus totalement égaux en droits civiques aux Européens dès juillet 1958, étant inscrits, hommes et femmes, d’office sur les listes électorales pour éviter toute pression contraire, ont eu l’occasion de se prononcer à l’occasion du référendum de sept. 58. Celui-ci outre le texte constitutionnel, donnait à chaque colonie la possibilité de refuser de rester française dans le cadre nouveau dénommé la Communauté.
Le slogan utilisé par le nouveau parti gaulliste l’UNR était : voter oui, c’est voter oui à l’Algérie française.
En dépit de la menace de mort du FLN lancée à tous les musulmans. 95%, taux jamais atteint en métropole, des musulmans ont voté, dont les femmes pour la 1ere et dernière fois (selon le code coranique elles sont mineures).
Le résultat fut de 90% de oui ! Toutes les colonies firent de même hormis la Guinée qui obtint aussitôt son indépendance.
La campagne avait duré deux mois et les gens ont eu le temps de discuter et de se concerter. Le fait d’avoir voté malgré la menace des terroristes et en dépit d’une tradition ancrée de ne pas donner la parole aux femmes, confère encore plus de force à ce scrutin.
Cependant, alors qu’aucun événement nouveau de nature à remettre en cause cet assentiment quasi unanime du peuple, alors que le Plan Challe réduisait chaque jour les positions de l’ALN, alors des pans entiers de l’ALN se ralliaient à la France, estimant que désormais les revendications avaient été obtenues, voici qu’en septembre 1959, De Gaulle lance son discours sur l’autodétermination, faisant comme si le vote de 58 n’avait pas eu lieu.
Ce fut un coup de tonnerre qui déconcerta tout le monde, notamment les musulmans qui se demandaient dès lors si les Français allaient rester, craignant les représailles du FLN.
Quant aux colonies d’Afrique noire, on ne leur demanda pas leur avis et furent d’autorité déclarées indépendantes en 60, ce que les noirs eux-mêmes estimaient extrêmement anticipé. Le dr Schweitzer écrivit d’ailleurs à De Gaulle en le suppliant de revenir sur sa décision tant il savait quelles en seraient les conséquences catastrophiques pour les populations concernée.