@laconique
Oui, c’est bien cette causticité et cette façon de se moquer d’eux même, qui permet aux anglais souvent de débrider à la fois leur imagination, et leurs limites.
Leur optimisme compte aussi dans leur talent. Car les anglais n’aiment pas se plaindre, et on tendance à voire toujours le verre à moitié plein, contrairement aux Français !
Cela leur donne le gout de l’aventure, de l’entreprise, et leur permet d’extraire des situations les plus rocambolesques, et ultimes, qu’ils doivent inconsciemment recherchés, un regard fait d’ironie, et de fatalisme.
Enormément de récits anglais d’aventures tiennent dans ce ton d’engagement et d’humour , qui tient peut être à la magie de l’enfance et à l’acceptation du vieillard observant la vanité des choses, après avoir mené bien des combats. Le thème d’un très beau tableau de Turner. « Le dernier voyage du Téméraire »https://bit.ly/2SMORYq
. Ce n’est pas pour rien que des récits comme « Alice » de Lewis Caroll, mais aussi « Peter Pan », sont à la fois des récits pour les enfants, mais peuvent être tout autant vu comme des livres d’initiation, ou des métaphores philosophiques.
En tout cas la drôlerie, voir la farce, communes à Dickens et à Thackeray avec toujours une certaine touche d’élégance sont les points communs de ces œuvres. L’anglais emmène toujours un petit bout d’Angleterre avec lui, même s’il sait que c’est stupide, et qu’il n’a d’ailleurs aucune envie de retourner dans ce fucking country.
J’ai toujours été étonné de voir la détestation de certains anglais vis à vis de leur pays. Par contre, ils n’apprécient pas que vous l’alimentiez. Les non dits dans leur culture sont omniprésents, et sans cesse il faut tricoter les rapports avec des subtilités de suggestion, plutôt que d’affirmation.
Les récits de Tolikien, sont envoutants. Une œuvre extraordinaire qu’on peut lire à différents niveaux, comme tous les grands récits. Aventure dans le temps, dans l’espace, dans la connaissance de soi même. C’est le fil rouge de tous ces récits
Je pense à ces deux larrons de ce chez d’œuvre de Kipling « l’homme qui voulait être roi » ( A mon avis la nouvelle la plus forte, avec peut être « au cœur des ténèbres » de Joseph Conrad)
Se mettre à l’épreuve du pire, c’est le propre de la vie d’Orwell, dont j’ai tout lu, y compris sa correspondance, très intéressante sur les ressorts de sa vie et de ses engagements.
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