@babelouest
Il est impossible de vivre en tant qu’être humain sans croire. Dans la dialectique, ou le combat, entre connaissance et ignorance chez les êtres humains, la connaissance est extrêmement réduite à cause de nos limitations dans tous les domaines : nos sens, notre intelligence, notre niveau de conscience. Notre ignorance, elle, est infinie. Pour exactement les mêmes raisons. C’est pourquoi, entre le domaine extrêmement limité de notre connaissance et le domaine infini de notre ignorance, nous avons besoin d’un domaine intermédiaire qui est à la fois celui de la recherche, de l’opinion et de la croyance . C’est essentiellement là, à cet « endroit » que nous vivons. Personne ne vit que dans la connaissance ( ce serait l’équivalent d’être Dieu ) et personne ne vit que dans l’ignorance ( ce serait la situation d’Adam et Eve avant l’expulsion du Paradis ou celle de l’enfant dépendant en tout de ses parents ). Le domaine de l’opinion et de la croyance est celui qui permet d’explorer collectivement les possibles et de repousser lentement et de façon souvent incertaine le domaine de l’inconnu, de l’ignorance et du chaos. Une fois qu’on sait, ou qu’on croit savoir, l’opinion et/ou la croyance disparaissent. Elles se sont muées en connaissances. Et là, aussitôt apparaissent d’autres opinions et d’autres croyances sur d’autres sujets d’ignorance. Ils sont en nombre infini et attendent que nous ayons une opinion ou une croyance à leur égard.
La seule différence entre opinion et croyance, c’est le plus ou moins grand vernis d’incertitude personnelle qui les teinte. Jusqu’à ce qu’on sache. Ou qu’on croie savoir.
Ça, c’est la version Peterson du sujet en question. Sinon, il y a aussi la version Jungienne, celle qui parle du Dieu personnel intérieur. Tout autre chose. Et je crois aux deux. Car je n’ai pas peur de croire.