"La dynamique épidémique est clairement plus forte que lors des vagues précédentes", alerte Olivier Véran.
Le gouvernement alerte sur le taux très élevé de reproduction du virus. Comme dans les Pyrénées-Orientales ce soir, des mesures de freinage localisées sont à craindre dans les prochains jours ou semaines.
Le variant Delta menace nos libertés et l’été. Samedi, le préfet des Pyrénées-Orientales a décidé que les bars, restaurants ou bars de plage devraient fermer à 23 heures à partir de ce soir et jusqu’au 2 août. La veille, l’obligation du port du masque à l’extérieur dans l’espace public, sauf sur le sable, avait pris par surprise les vacanciers dans ce département balnéaire où l’incidence est passée de 41,5 nouveaux cas pour 100 000 habitants le 9 juillet à 258,8 pour 100.000 sept jours plus tard. Soit bien au-dessus du nouveau seuil d’alerte, fixé à 200 pour 100.000.
Samedi, on a également appris qu’en Meurthe-et-Moselle le masque redeviendra obligatoire à partir de mercredi dans les communes de plus de 5.000 habitants les plus touchées.
Une digue qui saute à la frontière catalane ; une autre dans l’Est. Qui sera la suivante ? Après tout, la Guadeloupe et la Martinique sont de nouveau soumises à un couvre-feu. Un mot qu’on croyait, depuis l’accélération printanière de la campagne vaccinale, que l’on pensait appartenir au passé.
Samedi, Olivier Véran refusait de jouer pour nous au jeu du pronostic. Mais son débit de mitraillette, plus rapide que jamais, ce ton lugubre qui ressuscite dans la mémoire la fin août 2020 avec le rebond dans les Bouches-du-Rhône, ne laissent guère de place au doute. La quatrième vague est là. La vraie question est : quelle sera sa hauteur ?
"La dynamique épidémique est clairement plus forte que lors des vagues précédentes, même si l’on part de plus bas, assume le ministre de la Santé. Le R [taux de reproduction du virus, nombre de personnes contaminées par un cas] pourrait atteindre 2, ce qui atteste de la contagiosité plus forte du variant Delta [+ 60 %], de sorte que le nombre de nouveaux cas double tous les cinq jours."
« Il est temps de regarder le réel en face », décode un conseiller de l’exécutif. Un autre s’exclame : « C’est chaud ! » Samedi, quelque 10.900 cas ont été recensés, et la moyenne sur les sept derniers jours atteint presque 6.700 cas. Et les autorités sanitaires craignent de devoir faire face cet été à 60.000, voire à 120.000 nouvelles contaminations quotidiennes.
Une inquiétude partagée par nombre d’épidémiologistes, même si certains relativisent, rappelant qu’en début de vague le R est souvent élevé avant de baisser un peu comme de lui-même ; et que la dynamique de l’épidémie est actuellement très instable et les prévisions, incertaines. "Si le R reste à 2, c’est la catastrophe, dit une spécialiste. S’il redescend à 1,5, ça peut se passer à peu près bien à condition de réduire la circulation du virus d’environ 25 %.« Comment ? »On ne peut ni fermer les écoles ni encourager au télétravail, dit la même source. Reste la fermeture de certains lieux publics clos, des boîtes de nuit. Il faut le faire maintenant car la bête galope très, très vite."
Véran ne l’ignore pas, qui se désole de voir les hospitalisations repartir à la hausse. "Si on était tous vaccinés, le virus ne trouverait plus personne à infecter, mais on n’y est pas encore, dit le ministre de la Santé. D’où la logique du passe sanitaire, pour lutter contre les contaminations dans les lieux clos à risque, pour éviter des clusters."
Alors que le projet de loi sur le passe sanitaire et l’obligation vaccinale des soignants sera présenté et examiné cette semaine, la réflexion sur la gamme des potentielles restrictions nourrit déjà l’agenda politique non officiel. "On est obligés de réfléchir à des mesures de freinage ou permettant un meilleur respect de la distanciation sociale", explique le ministre de la Santé.
Deux conseils de défense, l’un le lundi 19 juillet, l’autre mercredi, donneront au gouvernement l’occasion de scruter plus avant la météo maussade du Covid-19. Les propos outranciers de certains opposants au passe font frémir des responsables sanitaires. "Si le passe est jugé liberticide, que dira-t-on d’un retour du couvre-feu ? interroge une responsable. Le risque de tension sociétale nous inquiète. Comment les personnes vaccinées réagiraient-elles à de nouvelles contraintes ? Et les gens hostiles aux vaccins, pourquoi accepteraient-ils de s’isoler à nouveau ?"
19/07 17:24 - goc
@zygzornifle Ahhh si on pouvait faire comme avec le moustique : une bonne baffe dans sa (...)
19/07 17:20 - goc
19/07 15:40 - charlyposte
@BA Vivement le confinement, je trouve que la chaleur tape, surtout sur les gens fragiles et (...)
19/07 15:12 - BA
France : le taux d’incidence s’envole sur le littoral, la situation département par (...)
19/07 13:49 - sirocco
@Arogavox Oubliez les institutions judiciaires, elles n’existent plus en France. Il (...)
19/07 13:45 - sirocco
@zygzornifle Elle est en préparation depuis longtemps : les dates, les chiffres (bidons, comme (...)
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