Des psychanalystes n’ont pas hésité à prêter main forte aux généraux. Par exemple, Arnaldo Rascovsky, membre fondateur de l’Association Psychanalytique Argentine, a développé dans les médias l’idée que « le terrorisme (terme qui, dans sa bouche, signifiait la subversion de gauche) était une maladie mentale qu’il fallait ranger dans la même catégorie que la psychose, la névrose, et l’addiction au tabac et aux drogues, qui toutes répondaient à une seule et même cause : la crise de la famille traditionnelle » (p. 350).
La grande majorité des psychanalystes se sont retranchés derrière « la neutralité analytique » et sont restés confinés dans leurs cabinets. Ils estimaient que la cure est un espace où toute question peut être résolue de façon privée. « Ils partageaient même l’idée que leur mission était d’aider les patients à s’adapter à l’environnement dans lequel ils vivaient, et considéraient que se prononcer sur la qualité de cet environnement — et, à plus forte raison, le changer — n’était pas de leur ressort » (p. 352).
Conclusion de Plotkin : on peut interpréter le freudisme comme une théorie qui conteste l’ordre social, mais force est de constater que « le développement historique de la psychanalyse dans le monde démontre qu’elle peut être manipulée à des fins très diverses. Elle peut être intégrée à la culture dominante, ou contribuer à définir ce qui ne peut être remis en question. Dans d’autres contextes, la psychanalyse a été utilisée pour légitimer des entreprises colonialistes.Loin de contester les valeurs sociales établies, certaines formes de la pratique psychanalytique peuvent les renforcer ou offrir de nouvelles façons de les canaliser, ce que les généraux du Proceso n’ont pas tardé à comprendre » (p. 353).
http://onfray.over-blog.com/article-une-note-de-lecture-de-jacques-van-rillaer-58753592.html
A bientôt.
Amitié.