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Commentaire de velosolex

sur De la présence des syndicats dans les manifestations contre le passe sanitaire


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velosolex velosolex 10 septembre 2021 11:17

@alinea


Je lis actuellement le livre de Ruffié et Sournia, datant de 84 : « Les épidémies dans l’histoire de l’homme » que je recommande à tous. 

En 1832, c’est le cholera qui touche Paris...Un air là aussi de déjà vu....

« Beaucoup de notables quittèrent la ville. Et puis il y eut comme toujours des »fortes têtes« , incrédules. On se moque du cholera, du »scélérat morbus« . Le jour de la mi carême, de nombreux masques le parodièrent. On vit arriver à l’hôtel dieu des charrettes de Pierrot et de Colombines qui brutalement touchées en pleine fête...Certains étaient enterrés dans leur déguisement. »

Les Pierrots et Colombines d’aujourd’hui , au delà de leurs manifs déjantées et irrationnelles autour du pass, objet fixateur de leur déni, nous renvoient des analyses d’épidémiologistes de comptoir, voyant dans le covid juste une grosse grippe, ou dans le traitement un essai expérimental, dans le pass une façon de ficher la population.

Ils ont réponse à tout, comme des prêtres illuminés par la lumière. Nous sommes dans une époque de religion sans dieu, si ce n’est celui d’égos dans la toute puissance de leur jugement, incapables de se remettre en question, d’admettre la réalité simple des chiffres. 

Dans ce grand délire paranoïaque, est il besoin de séparer celui d’un commerce d’un autre. Les crises ont le mérite de casser les clivages habituels, et en ramenant le « sens », au delà de la cause, de brouiller les cartes, les camps traditionnels gauche droite en internes. Les Dreyfusards et les anti, ne respectèrent pas plus leur appartenance à une famille politique traditionnelle. En 40 la résistance et la soumission la aussi mélangèrent les individus. Gaullistes et communistes se trouvèrent alliés de circonstance, face à l’indicible et l’horreur, faisant sens collectif pour les âmes fortes, et révélateur pour les autres de leurs limites. 

Pour cette épidémie, l’histoire nous montre que les épidémies ramènent sans cesse les mêmes plats, liés à l’irrationnel ou à la raison, l’égoïsme des uns faisant écho au dévouement des autres. Le souvenir des pandémies a été longtemps occulté, et la peste de 1348 qui divisa la population européenne au mois d’un tiers, aurait été sans doute moindre si l’on avait pas répété les erreurs d’un passé oublié.

Mais les clercs à l’époque n’avaient que peu d’archives , et l’imprimerie n’existait pas...A partir du 1700, c’est le cholera qui va semer la terreur, !. Mais la peste fit son dernier ravage en France en 1720, à Marseille, avec le « grand saint Antoine », navire véhiculant la maladie, et dont la quarantaine ne fut pas respectée, commerce oblige, le navire transportant des étoffes venues d’orient et qui devaient être vendues à la foire de Beaucaire. . 

«  On estime que Marseille et ses environs perdirent en six mois 30 000 personnes. Mais on peut se demander pourquoi ces mesures que l’homme avait eu le temps d’imaginer en 1348 ne furent pas appliquées ? En réalité pour qu’un loi soit suivie, une autorité qui veille à son application est nécessaire, avec des sanctions pour les infractions. En outre, une certaine adhésion du public est aussi souhaitable.

Aucune de ces conditions n’était remplie à Marseille. La notion de contagion n’était pas même unanimement acceptée ( on n’y croyait pas encore un siècle plus tard). Le commerce gouvernait la ville... »..

Je n’ai pas trouvé le nom du prof Raoult de l’époque. Mais il a sans aucun doute existé, de même que ceux qui ont donné leur vie pour tenter d’éteindre l’épidémie, au milieu de l’irrationnel.


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