Je m’attendais à
tout de votre part, à une énième prophétie catastrophique sur le
grand remplacement des Français de souche (même si les souches sont
déjà bien mélangées avec près de la moitié des Français de
sang mêlés) par des hordes de barbares musulmans venus d’Afrique
voire maintenant des confins de la Chine.
Assurément je suis ébahi
par votre critique du poison de la peur que vous vous évertuez
pourtant à distiller à l’occasion de vos multiples diatribes
contre le danger qu’apporterait l’immigration – par définition
incontrôlée – dans cette France sans cela si paisible comme l’a
démontré encore le dernier épisode des manifestations d’opposition
aux mesures imposées par le gouvernement pour endiguer la pandémie
après les différents psychodrames liés aux « Gilets jaunes »
Vous faites en somme
votre autocritique puisque votre fond de commerce consiste justement
à instiller le poison de la peur la plus grégaire, la peur primaire
pour subvertir vos lecteurs et les inciter à oublier les vrais
problèmes, ceux qui les touchent dans leur chair : Le pouvoir
d’achat, les menaces sur l’emploi, la régression de leurs
protections sociales.
Vous les invitez à longueur de rubrique à se
lancer dans une voie sans issue, celle proposée par une Marine Le Pen entourée
de ses bras cassés ou récemment celle théorisée par un Zemmour, pur produit de la
créolisation, qui, dans sa soif de se blanchir, est prêt aux pires
extrémités allant jusqu’à prôner la « remigration »
( la déportation en quelque sorte) de ceux qui pourtant lui
ressemblent comme le font deux gouttes d’eau mais qui n’entendent
pas effacer leur passé et restent fidèles à leurs ancêtres et à
certaines de leurs coutumes. Qui n’offensent pas la république
mais la nourrissent.
Ce n’est pas
anodin si les plats préférés des Français sont la pizza
originaire de Naples, le couscous venu du Maghreb, voire le
Hot Dog, spécialité issue du rêve américain, toutes ces choses que
l’ayatollah Zemmour voudrait voir bannies de notre « civilisation »
Je m’inscris bien
entendu du côté philosophique de vos propos sur la genèse de la
peur mais je me permets de regretter que vous ne vous appliquiez pas
cette démarche à vous-même.