@eau-pression
Vous n’êtes pas très sérieux ! Extrait du site www.lhistoire.fr
Sous la royauté : un renard dans le poulailler
En seulement
quelques années, Mazarin va mettre le royaume en coupe réglée, sans aucun
scrupule, pour satisfaire cette soif d’or qui semble inextinguible. Il n’est
pas le premier à piquer dans la caisse, mais il le fera avec beaucoup
d’imagination et ira encore plus loin que les autres...
Une immense fortune, en espèces, en meubles, en bijoux, en tableaux et en
livres... Mais aussi des marchés d’État monopolisés, une mainmise sur les fonds
du roi, le recours régulier à des caisses noires : les richesses accumulées par
le cardinal de Mazarin, qui dirigea la France pendant la jeunesse de Louis XIV,
n’ont guère eu d’équivalent. Portrait de l’homme d’État le plus « corrompu » de
l’Ancien Régime.
« Il était si fort attaché à l’argent qu’il en faisait des bassesses
indignes de son rang. Il vendait tout, offices et bénéfices, et faisait
commerce de tout. » Voilà le portrait de Mazarin, pour le moins sans
concession, que dessine le marquis de Montglat, dans ses Mémoires.
Comme pour mieux confirmer, encore, ce constat et ce jugement, il raconte qu’un
peu avant la mort du cardinal-ministre (en 1661), la charge de premier
président du Parlement se trouva vacante : Mazarin dit à d’Argouges qu’il la
lui remettrait, si ce dernier lui accordait 100 000 écus. La reine mère, Anne
d’Autriche, de se récrier : « Ne se lassera-t-il jamais de cette sordide
avarice ? Sera-t-il toujours insatiable et ne sera-t-il jamais saoul d’or et
d’argent [1] ? »
« Saoul d’or et d’argent » : l’expression est forte. Elle semble
confirmée, cependant, par les témoignages de nombreux contemporains qui
évoquent, presque tous, l’insatiable cupidité du ministre.