Ce qu’il est
utile de rappeler, concernant le contexte historique, c’est que les Grundrisse (« plan
des fondations », en quelque sorte), n’ont pas été écrits en vue de
publication mais comme cahiers de notes personnelles de Marx, en vue de ses
ouvrages ultérieurs, dont Le Capital, dix ans après, pour le Livre I, les
autres étant restés inachevés.
Il est donc
difficile de conjecturer sur ce qu’aurait été l’œuvre de Marx, l’eut-il achevé,
et carrément stupide d’en faire un dogme, comme certains le font encore, bien qu’ils ne l’on
généralement pas lu, en plus !
Elle
constitue néanmoins une somme de recherches et de réflexions considérable, tant
sur l’économie de son temps que sur l’histoire de l’économie en général, y
incluant une part de prospective, comme c’est le cas dans ce passage des
Grundrisse.
Pour
comprendre, il faut donc distinguer ce qui, dans son analyse, est de l’ordre du
transhistorique, c’est-à-dire des lois de l’économie qui sont immanentes aux
forces productives elles-mêmes, de ce qui est conjoncturel, c’est-à-dire de la
façon dont elles sont gérées en fonction de tel ou tel objectif politique.
Les deux
aspects sont en interaction dialectique, mais dans des limites qui sont
précisément celles des lois immanentes du développement des forces productives.
De même que
dans la nature, selon les lois de la physique, autant il peut être intéressant
de réguler le débit d’un fleuve avec des barrages, notamment hydroélectriques,
autant il est stupide de vouloir faire remonter l’eau vers la source !
Luniterre