@Spartacus Lequidam
Bonjour Spartacus
« Leurs existences ne sont pas le résultat de l’expérience scientifique. C’est une modélisation utopiste. »
De fait, mais ne peut on en dire autant d’une bonne part de l’expérimentation scientifique du réel, au moins lorsqu’elle cherche à valider les hypothèses de modèles préalablement construits ?
Voyez notre modèle astro-physique standard, construit à base de relativité restreinte, de théorie quantique et d’un Big-Bang initial : son expérimentation et sa validation — toujours imparfaite — s’est toujours opérée à postériori.
On constate certes que la théorie quantique et les paradoxes auxquels elle ouvre « fonctionne » et s’applique techniquement, mais nul n’est à ce jour à même d’en élaborer ne serait-ce que l’ébauche d’une explication (au moins pour ce que j’ai pu comprendre de certains propos de Jean Bricmont sur le sujet).
Pareil pour le Big-Bang théorisé par le chanoine Georges Lemaître : on en constate le rayonnement fossile, mais nul n’est à ce jour apte à expliquer sa source ou son origine.
Et si je conviens volontiers avec vous du rôle de l’imaginaire humain dans notre aspiration à cette perfection que nous refuse constamment le « réel », n’est-il primordial dans l’évolution de notre humanité et dans la découverte scientifique elle-même ! Je ne peux que vous renvoyer pour plus ample réflexion à l’œuvre magistrale de Gaston Bachelard, premier parmi les rationalistes à s’être — dans la foulée de l’oeuvre de Karl Gustav Jung — aventuré dans l’exploration des lois structurant l’imaginaire humain et en avoir souligné et explicité tant le rôle moteur que les obstacles épistémologiques qu’il suscite.
"Mais comme ces
constructions intellectuelles sont aussi imparfaites que l’homme et la
nature, elles finissent par lasser comme les croyances.«
On peut envisager la question sous deux aspects !
Pour l’athée, il ne s’agit guère et en toute logique que de constructions intellectuelles plus ou moins délirantes notamment destinées à palier l’imperfection de notre condition mortelle et exorciser du mieux qu’elles le peuvent notre angoisse du trépas.
Pour l’homme de foi, touché dans sa conviction intime par la »grâce« , il s’agit plutôt de pouvoir intégrer la puissance de cette expérience intime et subjective en la resituant dans un référentiel traditionnel lui permettant de trouver les mots les mieux à même de qualifier l’ »indicible".
Comme le souligne Blaise Pascal dans son pari, les deux points de vue sont totalement inconciliables et la raison ne saurait trancher entre eux !
En vous présentant mes respectueuses salutations ! 