@nofutur
C’est pour ça que Roosevelt avait fait élire Joseph Kennedy
(le père de JF, le président) à la tête de la Securities and Exchange
Commission (SEC), l’agence fédérale américaine chargée de réguler les marchés
financiers, qui existe encore aujourd’hui.
Or, la fortune accumulée par Kennedy reposait en grande
partie sur son réseau mafieux, et il s’était fait une spécialité du délit
d’initié, un des principaux délits que la SEC devait réprimer. (un peu comme si
on avait choisi Cahuzac pour lutter contre l’évasion fisclae, pfffff)
En septembre 1933, quelques mois avant la fin de la
Prohibition, Joseph Kennedy avait embarqué avec Jimmy Roosevelt (le fils du
président) pour l’Angleterre à bord de l’Europa, un transatlantique, et ils
avaient négocié un quasi-monopole sur l’importation de whisky anglais, et Kennedy
avait utilisé ses origines irlandaises et son « réseau d’influence »
pour importer de l’alcool européen en toute illégalité pendant la Prohibition,
en passant par le Canada.
Avant ça, Kennedy s’était déjà fait remarquer pour sa
participation à un pool d’investisseurs accusés de manipulation, aux côtés des
Frères Lehman, fondateurs de la banque Lehman Brothers (dont la faillite a été
au cœur de la crise financière en 2008). La combine avait aussi à voir avec la
légalisation de la vente d’alcool : il s’agissait de faire monter le cours de
Libbey-Owens-Ford, un fabricant de verre qui ne produisait pas de bouteilles.
Parallèlement, le pool avait pris des positions à la baisse, et avait attendu
que le marché se rende compte que Libbey-Owens-Ford ne bénéficierait pas de la
fin de la Prohibition, et de la reprise de la production de bouteilles
d’alcool. Kennedy avait, à titre personnel, encaissé un profit d’environ 60 000
$, soit l’équivalent de plusieurs millions de dollars aujourd’hui. Roosevelt
n’avait donc pas tort : Kennedy était bien placé pour mettre un terme aux
pratiques abusives de la finance des années 1920…
Quand on lui a demandé pourquoi il avait nommé un tel
escroc, Roosevelt avait répondurépond : « Takes one to catch one » (il en
faut un pour en attraper un).