@Opposition contrôlée
Sur le fond, techniquement, vous
avez sans doute raison. L’interdépendance est telle qu’on n’a plus les moyens d’une
politique des années 60 à la de Gaulle. Quand les puces viennent à manquer,
tout s’arrête : cf. l’automobile aujourd’hui.
L’avantage est que cela
limite les risques d’une guerre mondiale car les Etats ont la trouille de voir
leurs approvisionnements en armes neutralisés par un autre Etat fournisseur de
composants. C’est l’effet « bombe atomique » de la mondialisation :
la bombe atomique a empêché la 3ème (USA-URSS), l’interdépendance
conséquence de la mondialisation empêche la 4ème. Donc on se
contente de petites guerres contre les Etats faibles et les terroristes. Mais
quand la Chine sera autonome sur tout son matériel militaire, quand elle
fabriquera chez elle tous les composants qu’elle achète aujourd’hui à Taïwan, à la Corée et aux USA, le risque d’une
guerre totale réapparaitra.
La réalité technique objective
nous imposant la soumission, notre élite s’adapte pour éprouver une profonde
jouissance à être soumise aux USA. L’Amérique manipule cette jouissance avec
brio, et nous entube avec le consentement de nos élites. Nos Young Leaders
tiennent le pouvoir en France. Moi-même, ingénieur modeste et anonyme dans un
BE en France, n’ayant mérité et reçu aucune récompense nationale, j’ai reçu un
beau diplôme d’excellence technique des mains d’une ministre aux USA !
Aussi longtemps que l’Allemagne et l’Europe du Nord (plus la Pologne et l’Ukraine)
seront confortables dans le giron US, il n’y a rien à espérer. L’horizon est
bouché. Dans la confrontation USA-Chine, il n’y a plus de place pour un non-aligné,
sauf à devenir une sorte d’Albanie des années 50, un trou noir.
Il y a bien la Russie, qui
semble être alliée de la Chine. Mais cette alliance est un peu contre nature. Elle
sert la Chine actuellement, qui se débarrassera
de la Russie dès qu’elle se sentira assez forte pour confronter seule les
USA. Une alliance Europe-Russie serait plus naturelle, mais les anglo-saxons
veillent pour l’empêcher d’émerger. Les tentatives de Macron ont fait
flop. Et puis le gap idéologique Europe – Russie est trop important : l’Europe
progressiste ne peut s’allier à une Russie réactionnaire, autoritaire et
souverainiste. Oui, l’horizon est bien bouché.
Mais, comme par le passé, l’histoire
peut nous surprendre.