@alinea
Citoyens face aux médias et réseaux sociaux
C’est compréhensible par chacun d’entre nous parce que nous
butons tous sur ces contraintes à un moment ou un autre sans échappatoire.
Au fond, ce dont il s’agit, c’est de la légitimité de ceux
qui exercent le pouvoir de décider et de faire appliquer. Qu’ont-ils à craindre
de ce que leurs concitoyens soient le plus éclairés possible ou soyons modeste
un peu plus éclairés ? Parce qu’en réalité, le plus souvent, c’est sans
rechigner que nous nous inscrivons dans les logiques collectives de générations
en générations, avec bonne volonté, satisfaits quand un sentiment d’utilité
sociale vient enrichir notre travail et notre vie.
De ce point de vue entendre dire d’un patron de télévision en
2004 (récemment privatisée) : « Ce que nous vendons à coca-cola,
c’est du temps de cerveau humain disponible », c’est autrement plus grave pour une démocratie
que les dérives des réseaux sociaux livrés pour l’essentiel à la loi du marché
devant laquelle la plupart des politiques s’agenouillent en faisant semblant d’en
critiquer les excès quand nous commençons à réfléchir sur le comment du
pourquoi et les vrais rapports de force en présence. Comme d’habitude, le
scandale, un vrai de vrai, un magistral, a été tranquillement amorti par nos
amis des médias et sans besoin de complot. C’est la solidarité spontanée (et le
réflexe de préserver son emploi aussi) de ceux qui craignent la contagion d’un
réveil brutal des cerveaux. Pas mal cette habilité à faire diversion et à dévier les responsabilités des problèmes sur
ceux qui ne demanderaient pas mieux que d’en sortir.
Pas mal non plus de dire et redire qu’au
fond les torts sont partagés et qu’il est difficile de faire plus. Rien de mieux pour accompagner le
mouvement.