Amusant thème, merci à l’auteur.
Personnellement,
étant entre autres, musicien, je suis en communauté et sympathie
avec ce type de méditation en particulier qui rapproche cosmologie
et musique. Plus spécialement sur la cosmo-gonie, le point aveugle
de l’instant 0 de la « question de l’être » inexpérimentable, la musique
offre l’avantage d’être accessible à l’expérience vécue autant
physique que métaphysique, acoustique que perceptive.
Bien sûr
dans un aussi bref article l’auteur ne pouvait pousser à fond
l’analyse psycho-organique du fait musical pour nourrir sa
réflexion et sa portée métaphorique. Mais il y a fait une « erreur » qui gâche
la métaphore de la violoniste, en négligeant la notion clef de
silence que l’auteur pose mais laisse là, sans l’explorer.
Notion clef puisque que ce silence est évidement, du côté
physique, le bruit de fond du milieu ambiant, cosmique, qu’il soit
localement sonore, ou électromagnétique lumineux, ou pourquoi pas
gravitationnel...
et du côté métaphysique, est évidement le bruit
de fond de la conscience elle-même (musicale, cérébrale,
neurologique, intellectuelle, affective peu importe...) : tant
que nous, êtres, sommes vivants, nos neurones font du bruit, font
caco-symphonie de fond (encephalogramme) !
— Partant de là, on voit
bien que si chercher la cause d’un signal perçu (un être) émergeant
du silence a un sens intelligible, chercher la cause du silence
lui-même (non-être) n’en a pas : le silence relatif est la
substance même non causale du cosmos, physique ou méta-physique, c’est
kif-kif !
— Partant de là, on voit que le schéma de
causalité, cause-conséquence, est une propriété du sujet
conscient qui perçoit et interroge un signal via un organe sélectif
mais pas une propriété du milieu ! C’est l’erreur
« occidentale » crispée sur la causalité qui est
là !
Autrement dit peiner à expliquer la cause première
du Tout cosmique, du silence ambiant, c’est juste constater et se
heurter à l’incapacité structurelle du sujet pensant de s’expliquer
lui-même comme origine causale de lui-même, du bruit de fond de son
propre questionnement. Quel manque de sagesse « occidentale
égocentrique rationaliste typique » non ?
La cause du « BigBang », c’est
donc peut-être bien qu’un problème avant tout psychologique (scène
primordiale, inconscient...) et peut-être pas d’abord
cosmologique !
Bien, mais on peut aller bien plus loin dans
cette approche subjectiviste de l’automouvement non causal du réel
pour mieux comprendre ce qu’est la surprenante indéfinissable notion de
« conscience ». Affaire à suivre. Avis aux amateurs.
J’en ai déjà trop dit !