@Fergus
Je vous trouve optimiste sur nos possibilités d’être correctement
informés. En fait d’année en année, le taux de défiance est ici de 75% nous
classant avant-dernier sur une quarantaine de pays. Personnellement, je trouve
surréaliste que cela ne fasse pas l’objet d’un débat national dans une
démocratie. Visiblement ni les médias ni les politiques n’ont envie de s’y aventurer.
En quelques années, des milliardaires ont maintenant pris le contrôle des
médias pour l’essentiel, vous n’auriez pas perçu la différence d’ambiance ni de
méthodes des journalistes, les itinéraires de certains d’un média à l’autre, le
coaching par une chaîne d’info d’un journaliste-polémiste-vrai/faux candidat ? Ni
l’impact des algorithmes dans les réseaux sociaux qui installent la polémique comme mode de
communication au détriment de l’échange d’informations et d’arguments. Tout
cela n’existe que parce que des moyens ont été utilisés, des décisions prises par
ceux qui ont les pouvoirs de nous l’imposer. Ce n’est pas juste une évolution naturelle
de nos sociétés à laquelle nous participerions tous plus ou moins
volontairement. A noter, laissez faire le renard dans le poulailler est aussi
une décision.
"
Or, il faut bien reconnaître que la res publica
(la chose publique) ne l’intéresse que très médiocrement hors des périodes de
campagne présidentielle et législative. "
Là non plus, pas d’accord. Les gilets jaunes ont bien
déclenché comme par effraction des thèmes d’information invisibles ou dénués d’intérêt
pour beaucoup de journalistes, c’est dire, et ils avaient beaucoup de chose à
dire ce que n’ont pas compris tout de suite la plupart des journalistes. Et
puis il y a eu des « cahiers de doléances » remisées dans des
archives départementales, en fait hors de notre portée. Silence radio ou
presque. Il y avait eu aussi des
aménagements locaux votés en toute discrétion par des élus et que les
populations ont fini par rejeter.
Il y a bien eu une commission sur le climat qui a visiblement
enthousiasmé ceux qui y ont participé qui ont eu droit à une information
sérieuse et qui ont réussi dans la controverse à se mettre d’accord sur des
mesures souhaitables. Evidemment sur le fond, cela n’est pas compatible avec
nos institutions actuelles ni l’esprit de la plupart de ceux qui ont des
responsabilités en politique et on connaît la suite. Mais des citoyens
correctement éclairés qui ont envie et sont capables de faire vivre des
processus démocratiques, il y en a bien plus que vous semblez le croire. Et
cela concerne la vie au travail et la vie publique du local au national.
Nous avons une vie politique désastreuse mais aussi l’envie
et les moyens d’y remédier. Cela nous renvoie à « Personnellement, je
trouve surréaliste que cela ne fasse pas l’objet d’un débat national dans une
démocratie. Visiblement ni les médias ni les politiques n’ont envie de s’y aventurer. »