Cher ami,
L’Algérie est toujours reconnaissante au rôle joué par le Maroc lors de la
guerre de libération. A l’époque, le Maroc avait, effectivement, donné refuge à
notre armée des frontières. C’est aussi le cas de la Tunisie. Malheureusement,
dès l’indépendance, en 1963 pour être exact, il avait essayé d’envahir notre
pays pour soi-disant récupérer des terres qui lui appartenait dont la région de
Tindouf. Cet épisode dramatique est connu sous le terme de "guerre des
sables". En fait, cette guerre n’avait pas duré longtemps ; Elle se
résumait en quelque sorte à quelques escarmouches, les deux armées s’étaient
sans doute vite rendu compte que cela ne servait pas les intérêts des deux
peuples. Cet épisode est complètement oublié puisque, entre temps, il y a eu
entente entre les deux pays sur le tracé frontalier (en fait, les frontières
reconnues sont celles laissées par le colonisateur français et cela avec tous
les pays qui ont une frontière avec l’Algérie). En fait, ceci est trop
simpliste comme explication. En réalité, il y a eu intervention de plusieurs
médiateurs entre personnalités politiques de pays de la région et institutions
internationales (OUA, ligue arabe) pour mettre fin aux hostilités de part et d’autre.
Mais, nous autres Algériens, nous ne sommes pas rancuniers, pas avec le
peuple marocain en tous les cas, peuple que nous considérons toujours, je le
répète, comme frère.
Loin de moi l’idée de donner une leçon d’histoire, mais permettez-moi de
vous dire ceci : il s’agit, en fait, d’une citation de Giap, le Général
Giap, qui avait bouté les Américains de son pays en disant, lors de sa visite
en Algérie, juste après l’indépendance de notre pays, que « le colonialisme est un mauvais élève » et qu’il n’apprenait pas ses leçons. C’est
également le cas du Maroc. Pour agrandir son territoire, il s’en prend à celui
des autres. C’est ainsi que le roi Hassan 2, en 1975, organise la fameuse
marche verte qui lui avait permis d’envahir le Rio de Oro, que l’Espagne, la
force occupante jusqu’alors, venait de restituer à ses véritables habitants :
les Sahraouis.
Que pouvait-elle faire, l’Algérie, dans ce cas ? Défendre le principe
du droit à l’autodétermination des peuples. Et elle continue à agir dans le
cadre de ce principe jusqu’à aujourd’hui. Sans aucune arrière-pensée comme le
pensent les Marocains. Sans aucune intention de s’aménager, de s’ouvrir, un
passage vers l’Atlantique où, parait-il, les eaux sont poissonneuses, ou de s’accaparer
des richesses minières que recèle le sol de cette partie du Sahara. Cela c’est
la vision du Maroc qui, paradoxalement, ne réclame pas à l’Espagne les terres qui
lui appartiennent vraiment, Ceuta et M’Lila. Mais, cela ne nous regarde pas.