@Pascal L
Je m’étonne quelque peu de votre assertion selon laquelle la valeur ésotérique ou initiatique n’aurait aucun sens dans l’Église Catholique.
D’abord, évitons ne confondre ésotérisme et occultisme.
Que par inconscience ou courte vue d’esprit, des gens se livrent à des pratiques occultes dont ils ne pèsent pas pleinement l’impact et les dangers peut en effet avoir de très sévères conséquences : il est des forces avec lesquelles on ne joue pas impunément et qu’il vaut mieux s’abstenir d’activer si l’on n’est parfaitement sûr de ce que l’on fait et de ce que l’on veut.
Du baptême à l’extrême-onction en passant par la communion, la confirmation, la confession, le mariage et l’ordination, chaque sacrement constitue une authentique « initiation » dans la foi chrétienne.
Quant à l’ésotérisme chrétien, s’étendant à la Torah et à tout l’Ancien testament, il est présent dans tout le récit des Évangiles, les paraboles, et de manière particulièrement évidente dans l’Évangile selon Saint-Jean et dans son Apocalypse.
Et il ne manque pas ensuite de s’inscrire dans le rituel et d’accompagner tout le développement du Christianisme quand, juste pour rappel, chaque verset de la Torah est susceptible dans le judaïsme de quatre niveaux de lecture et d’interprétation, tradition reprise par la chrétienté occidentale, tout particulièrement durant le moyen-âge.
L’Occident chrétien nous laisse ainsi une foule de chefs d’œuvres d’art sacré empreints d’ésotérisme chrétien : le chant grégorien et les cathédrales en témoignent, mais tout aussi bien la peinture (je suis personnellement passionné par la peinture de Jérôme Bosch) et la littérature.En matière d’ésotérisme chrétien, La Divine Comédie de Dante Alighieri constitue ainsi un authentique chef d’oeuvre.
La prophétie des Papes en constitue un autre exemple, et si sa structure révèle bien celle d’un document à valeur ésotérique, je sais qu’il concerne le destin de l’Église et est tenu en haute importance par l’institution ecclésiale, tout en ignorant personnellement tant ses clefs d’interprétation que son but.
Comme je l’ai noté plus haut, il est douze portes à la Jérusalem Céleste, et les voies qui y mènent sont diverses.
Donc oui, les voies du salut étant probablement aussi multiples que les âmes à sauver, la seule prise de connaissance des Évangiles, la fréquentation des sacrements et l’humble mise en pratique quotidienne des valeurs qu’ils nous enseignent suffisent à y mener, pourvu qu’elles soient sincères.
Et j’en conviens volontiers avec vous, la « grâce » peut s’accepter ou se refuser, mais elle relève des desseins du Seigneur et non de notre volonté propre, sinon pour la qualité de son accueil.
Bien à vous, en vous présentant mes respectueuses salutations ! 